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Eden's words

Eden's words

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Chapitre 23

Publié par Emma et Gabrielle sur 24 Mai 2014, 09:00am

Catégories : #Exclude(a)d

Bonjour à tous !

Gabou ayant eu un ptit problème d'Internet (pour une fois que c'est pas moi), je publie son chapitre 23 à sa place (gwaaah, j'avais pas encore lu ce chapitre là moi)

A leur réveil, quelques heures plus tard, ils ne surent que faire. Personne ne semblait avoir à leur parler, ou à leur confier une certaine tâche. Pourtant, tout le monde paraissait occupé ou absorbé par ses activités. Ainsi, sur un commun accord, le petit groupe décida de visiter la nouvelle ville d’un œil plus attentif. Il fallait qu’ils s’y retrouvent, ils y passeraient sans doute quelques temps dans cet abri. Ils décidèrent que Epauline, Jo et Emeline partiraient d’un côté tandis que de l’autre se trouveraient Marica, Mélon, Piron et Apollon. Celui-ci, avant de s’en aller, leur lança un : « Soyez sages ! » auquel Jo répondit par une claque dans le dos bien placée.

Epauline et Emeline, tout en marchant, riaient encore de l’expression de surprise de leur ami, avant que Jo ne les interrompe.

-Regardez, souffla-t-il en dressant une main à côté de son visage.

Il regardait un point au-dessus de lui. Les deux filles levèrent la tête, soudain attentives. On apercevait un grand bâtiment de marbre blanc, resplendissant de lumière. Une poutre s’élevait en tournant sur elle-même, semblait se dresser à l’infini, comme un hommage à la montagne. Des escaliers en colimaçon s’enroulaient autour de cette tour, et tout en haut, il y avait un grand dôme de verre, qui semblait exclusivement composé de cristal. Des personnes, habillées de blanc, s’activaient derrière cette structure, regardant dans des objectifs, fronçant les sourcils parfois. Des fils parcouraient le sol, reliant les bâtiments de la ville entre eux, et aboutissant au sommet imprécis de la tour. Les trois compagnons, sans même se concerter, se dirigèrent à pas lents vers le bâtiment, étonnés et curieux. Ils gravirent les escaliers de marbre, évitant de regarder en bas, car le long de la tour, la hauteur était encore plus impressionnante. Il n’y avait pas un courant d’air, pas un souffle de vent. L’atmosphère était vraiment paisible et respirait la paix sans lassitude.

Ils arrivèrent devant une porte en bois, et Jo l’ouvrit. Elle n’était pas fermée.

Epauline pénétra la première dans la pièce, invitée par un signe de bras de Jo, qui galamment, s’était courbé, légèrement moqueur.

Les hommes présents dans la salle les regardèrent mais n’interrompirent pas leur travail fastidieux.

Ils errèrent un instant sans but dans la pièce, admirant la vue qui s’offrait à eux. On voyait toute la ville, on distinguait tous les édifices, de leur compartiment creusé dans la roche à leur gauche, au bâtiment où ils étaient allés hier et où demeurait le roi. On apercevait les escaliers de l’entrée ainsi que la roche qui bloquait la sortie, droit devant eux, le moindre dédale de rues, ruelles et cul-de-sac.

Les scientifiques regardait dans des périscopes, observait le moindre mouvement des habitants, surveillaient l’entrée. Ils reportaient leurs observations sur des feuilles blanches ou déjà gribouillées, jetant des coups d’œil furtifs sur leurs invités. Ils ne semblaient pas antipathiques, et ne paraissaient pas vouloir exclure les adolescents de leur lieu de travail.

Cependant, après avoir observé pendant une minute leurs activités, Epauline leur demanda :

-Quel est votre travail ?

Un des savants sursauta et se retourna, tandis que les autres poursuivaient leur labeur sans montrer d’une quelconque manière qu’ils avaient été interpellés.

Il les dévisagea, et, après avoir vu que personne ne voulait se charger de cette tâche, répondit :

-Ici, c’est l’observatoire. On regarde la progression des éboulements s’ils y en a, on surveille l’effondrement des murs. On remarque les activités douteuses, et retranscrivons nos conclusions sur des feuilles, qu’un messager apporte au roi tous les jours. On nous nomme les observateurs.

-Le plafond s’effondre ? s’exclama Jo.

-Parfois, des rochers tombent du sommet de la montagne, soupira l’homme. Mais nous pouvons la plupart du temps prévoir, et les habitants Kaelis ont le temps de s’abriter dans leurs compartiments.

-La plupart du temps seulement, releva Epauline, un peu espiègle.

L’homme la foudroya du regard mais ne dit rien.

-A quoi sert ce périscope ? demanda Emeline en désignant un objectif qui semblait n’être relié à rien.

L’homme déporta son attention vers la jeune fille et se chargea des explications :

-Avec celui-là, on peut voir ce qui se passe au-dehors. On peut alors avertir les résistants des attaques Saïris.

Emeline hocha la tête, compréhensive.

-Vous avez déjà essuyé ce genre d’affronts ?

- Jamais, cria presque l’homme, pendant que ses collègues le regardaient d’un air indigné. Les Saïris n’ont jamais découvert notre abri. C’est ainsi que nous pouvons continuer nos attaques discrètes, avec nos éclaireurs.

-Des éclaireurs ? demanda Epauline.

- Quelles genres d’attaques? renchérit Jo.

L’homme soupira bruyamment, l’air excédé.

-Ecoutez, les jeunes, j’ai du travail. Si vous avez des questions, posez-les donc à Laïcia, j’ai cru comprendre que le roi l’avait chargée de cette mission.

-Mais …essaya de protester Jo.

-Vous ne…poursuivit Emeline.

-Allez ! Ouste ! Du vent !

L’homme les poussa presque devant la porte, l’ouvrit, et les expulsa sans plus de manières. Ils crurent entendre un soupir de soulagement, mais n’en tinrent pas compte. Ils descendirent l’escalier, ayant aperçu leurs compagnons, en compagnie de Laïcia.

Ils plaisantèrent tout en marchant en travers de la ville, découvrant de nouveaux endroits, de nouvelles personnes… Ils allaient en direction de la maison de Laïcia, chez qui ils avaient été invités à déjeuner. Son compartiment était assez grand. Il abritait une table, plusieurs placards ainsi que deux lits. L’ensemble était beaucoup plus coquet que dans le leur, mais Laïcia leur expliqua que ce n’était qu’un abri temporaire, qu’ils trouveraient une meilleure place que ce dortoir « d’invité ».

Ils firent la connaissance des parents de Laïcia, et prirent leur premier vrai repas depuis longtemps. Ils eurent la possibilité de manger de la vraie viande, du vrai poisson et de vrais légumes, car dans la matrice, rien n’était réel, après tout.

Quelques heures plus tard, après avoir longuement parlé avec Laïcia et ses parents, Jo décida qu’il était temps de parler au roi. Ils avaient en effet quelques questions à lui poser.

Désormais la ville et son organisation n’avait presque plus de secrets pour eux. La marche jusqu’à la ziggourat ne dura pas plus de quelques minutes. Ils rencontrèrent le roi sans difficulté, toujours à la même place, sur son fauteuil bordé d’or. Ils durent attendre leur tour, car un jeune garçon était en train de converser avec lui, lui donnant quelques feuilles. En souriant, Epauline, Jo et Emeline expliquèrent la provenance de ces papiers à leurs amis. Apollon ouvrit la bouche pour lancer une boutade, mais Jo le fit taire en lui donnant à nouveau une tape sur l’épaule.

Avant qu’Apollon ne puisse protester, le roi les appela. Ils s’approchèrent de lui, encore un peu intimidé par son austère autorité. Il leur demanda d’un ton avenant :

-Un problème ?

-Aucun, sire, déclara Jo avec son assurance qui lui était coutumière. Nous avions juste quelques questions auxquelles nous aimerions, si vous le voulez bien, que vous répondiez.

-Certainement, répondit le monarque, légèrement amusé. Je vous écoute.

-Allons-nous rester ici ?

C’était Marica qui avait posé la question.

-Je n’y voie aucun inconvénient. Où iriez-vous ?

Piron baissa la tête et Mélon remonta ses lunettes sur son nez.

Encore une fois, Marica parla :

-Nous ne savons pas d’où nous venons. Nous n’avons nulle part où aller.

Le roi réfléchit un instant :

-Vous avez votre place ici. C’est votre maison désormais, comme c’est la mienne.

Laïcia renchérit :

-Vous n’êtes pas seuls.

Piron sourit et la regarda.

-Ce soir, annonça le roi avec une bonne humeur qui semblait un peu feinte, j’organise un banquet, pour vous accueillir. Pour vous souhaiter officiellement la bienvenue.

Apollon ne put s’en empêcher :

-Ha ! La bonne nouvelle !

Les autres éclatèrent de rire.

Jo posa une question qui lui avait trotté dans la tête depuis sa rencontre avec l’observateur.

-Y a-t ’-il un risque que les Saïris découvrent ce repère ?

-Ils essaient depuis des années de nous traquer, de nous trouver, de nous envoyer des espions. En vain. Notre défense est efficace.

-Vous menez des actions contre eux, nous a dit quelqu’un. Quelles sont ces actions ?

Le roi sourit d’un air faussement gêné, et répondit :

-Désolé. Vous n’avez pas accès à cette information. Il aurait fallu que vous fassiez partie des éclaireurs.

Jo parut pensif, et ne répliqua pas.

-Je vous propose de vous reposer un peu, avant le banquet de ce soir. Détendez-vous ! La ville vous appartient !

Ils sortirent, Jo un peu morose. Epauline ne comprenait pas son comportement. Quelle importance, après tout ? Comme disait le roi, ils étaient enfin libres ! Son attitude était excusable ; rien ne lui prouvait qu’ils ne fussent pas des espions.

Mais Jo était ainsi. Il lui fallait tout, tout de suite. Il voulait que tout soit parfait, tout comprendre. C’était hélas impossible. Epauline eut un sourire compatissant, lui tapa affectueusement l’épaule, et celui-ci lui rendit sa tape, avec cependant une légère pression sur l’épaule. Epauline éclata de rire, et avant qu’Apollon ne se permette une remarque, Mélon et Marica le firent taire et l’assaillant de toutes part.

L’après-midi, ils furent tellement occupés à se disputer, à plaisanter et à s’amuser qu’ils ne virent pas le temps passer. Lorsque la lumière venant d’en haut déclina et que la lumière des murs commença à apparaître, ils suivirent les autres habitants dans un silence assez pesant. Ils s’assemblèrent en un grand cercle et se prirent tous la main. Le roi fit un discours sur la guerre qui opposait le monde, sur ses motivations, sur l’accueil des nouveaux Kaelis. Ils prononcèrent tous ensemble les noms du groupe.

Epauline-Emeline-Jo-Marica-Mélon-Piron-Apollon.

Il y eu un silence. L’équipe ne savait plus très bien comment régir. Les gens attendaient-ils un discours ?

Mais après un simple mot du roi, les festivités purent commencer. Des boissons, des chopes de bière et de cidre circulèrent. Des pilons de viande se transmirent de mains en mains, les plaisanteries allaient de bon train. Unis dans un même combat, ils commencèrent à danser. Des jeunes hommes jouèrent du tambour, d’autres de la harpe et même du violon. Des petits enfants soufflaient dans des flûtes, tandis que tout le monde commençait à frapper dans ses mains. Des personnes entrainèrent d’autres dans une ronde infernale, Epauline rit lorsqu’un jeune homme lui prit la main pour l’emmener. Elle saisit celle de Jo qui se trouva entraîné malgré lui dans cette danse. La musique était de plus en plus rapide, le rythme de la danse était endiablé et faisait tourner bien des têtes. Ils tournèrent, tournèrent autour d’un feu de bois, les plus courageux sautant par-dessus, sous l’œil bienveillant du roi qui restait attablé à la table du buffet. Essoufflée, Epauline se détacha du groupe et regarda les autres danser. Elle vit Apollon faire la cour à une belle jeune fille, qui ne savait comment réagir. Elle éclata de rire.

La musique changea soudainement de ton. Deux adolescents se mirent à jouer. L’un était au violon, l’autre à la guitare. Le tout était d’une incroyable mélancolie. La mélodie ressemblait à celle qu’Epauline avait entendue dans la forêt de l’Arène. C’était tout simplement magnifique.

Pendant longtemps, ils jouèrent. Mais pouvait-on seulement qualifier l’action de ces jeunes de « jouer » ? C’était bien plus que ça. Une ode à la beauté. Une tragédie parfaite. L’exception devenu réalité. Tout le monde était sous le charme. Tout le monde s’était arrêté. Tout le monde était hypnotisé. L’un des jeunes tapait la mesure avec son pied, que certains autres dans l’assemblée reprirent. La musique changea de ton, elle devint plus légère, plus joyeuse. Des gens commencèrent à rire devant l’entrain du morceau. Il allait de plus en plus vite, de plus en plus fort, des mains claquaient, des pieds tapaient. Une ronde infernale, riante et mélodieuse. La suite de notes sans fin, répétées à l’infini par de graciles mains, aboutirent enfin à l’accord final. Un accord ultime, mais bien plus que cela. Il voulait tout dire, la fin d’un morceau, mais le commencement d’une nouvelle vie, tout simplement. Epauline, charmée, regarda longuement les auteurs de cette magnificence. Les deux jeunes saluèrent sous les applaudissements nourris du public enthousiaste. Puis ils se retirèrent et la fête recommença à battre son plein. Des bouchons sautaient, du champagne coulait à flot. Des rires gras éclataient çà et là. L’esprit et les sens enivrés, Epauline sourit. Assise sur un petit banc de bois, elle battait des mains en rythme avec les autres, riant en voyant Jo se démener pour essayer de suivre les pas de ses compagnons. Marica dansait avec son frère, Apollon était au bras de la jeune fille de tout à l’heure, et Laïcia et Piron étaient côte à côte, pliés en deux par un début de fou rire en voyant le roi refuser une danse avec une femme dépitée. Le feu diffusait une clarté sourde et brûlante, et dissipait toute autre lueur. La chaleur envahit le corps d’Epauline, ses paupières commencèrent à s’alourdir. Jo s’était approché d’elle, lui offrit une flûte de champagne qu’Epauline s’empressa d’accepter et de boire. Marica arrivait avec des petits fours.

Un bien-être s’empara d’elle.

Entourée de ses amis, elle put discuter tranquillement avec eux, parler de tout et de rien… Avoir une vie normale, des projets pour l’avenir... Cela ne semblait ne jamais devoir arriver. Mais ensemble, persévérants, ils étaient arrivés au bout de leurs épreuves. Du moins, en apparence…

Un sentiment nouveau envahit l’esprit embrumé d’Epauline. Un sentiment qu’elle mit longtemps à reconnaître.

La liberté. De corps, libéré de la matrice et d’Evon. Et d’esprit, car enfin elle se sentait chez elle, libre de décider, de voyager. Une sensation exceptionnelle à la saveur unique.

Voilà, on espère que ça vous aura plu <3

A bientôt sur Eden's Words !

Chapitre 23
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