Bonjour à tous !
Tout d'abord, je souhaite m'excuser pour tout le retard, j'ai eu un tas de problèmes de connexion Internet (d'ailleurs, j'en ai toujours) et donc pour me faire pardonner, je publie deux chapitres d'un coup :)
6
No escape from the truth
Une autre semaine passa sans encombre. Lowell et Aislinn couraient toujours, mais je n'avais pas réussi à les retrouver. Cela m'emplissait de colère. Une de mes seules envies du moment était de les retrouver et de me venger.
Je m'ennuyais beaucoup.
Le schéma de mes journées était toujours le même : je me levai, je restais chez moi la matinée avec Cimethia, et l'après-midi, nous allions traîner dans The Cross. De temps en temps, je rendais visite à Calixte.
Et on ne pouvait pas dire que ça ne me plaisait pas.
J'avais la sensation de retrouver mon Calixte, celui que j'ai aimé, quelques années plus tôt.
Reste toujours des questions.
Est-ce que je l'aime vraiment ?
Et lui ?
Pourquoi change-t-il ainsi ?
Qu'est-ce qui le trouble tant que ça lorsque je lui demande pourquoi il ne souhaite pas ma mort ?
J'ai un peu de mal à démêler mes pensées.
En tout cas, je suis sûre d'une chose, malgré tout, c'est que notre amitié et notre début d'amour d'avant était authentique.
Un après-midi comme les autres, Cimethia et moi avons plaidé pour sortir un peu de l'enceinte de The Cross. Nous l'avons obtenu de Calixte en personne.
A l'extérieur, nous n'y sommes allées légalement qu'une ou deux fois. Généralement, la procédure est longue, et nous trouvions tellement plus facile de nous échapper furtivement.
Il y avait une grande ville à un ou deux kilomètres de The Cross.
Nous avons parcouru tous les magasins de la ville dans la matinée et une partie de l'après-midi, lorsque, vers trois heures de l'après-midi, Cimethia me proposa d'aller boire un verre.
J'acceptai de bon cœur. Nous entrâmes dans le premier café venu, les bras chargés de paquets.
Le serveur qui nous accueillit me jaugea, jeta un coup d'œil à Cimethia, et déclara qu'il n'avait plus de places libres. En sortant, nous avions parfaitement remarqué que la moitié des tables étaient inoccupées. Et nous savions parfaitement pourquoi on nous avait refusées.
Le noir, toujours le noir.
Je porte malheur.
En sortant, Cimethia remarqua mes mains, qui tremblaient de colère. Elle me sourit, me dit que tout allait bien, que j'étais une fille normale, que je ne faisais de mal à personne, et que mes amis m'aimaient comme j'étais.
Je lui étais reconnaissante. Même si elle ne le pensait pas tout à fait, elle faisait un effort pour le laisser paraître.
Nous fîmes le tour de quatre cafés, et nous fûmes refusées dans trois. Le dernier nous accepta enfin, et lorsque le serveur nous indiqua une table, je manquai de sauter de joie.
Nous déposâmes nos sacs à terre. Je m'assis, suivie de Cimethia. Elle commanda pour nous deux glaces et deux cafés.
– Je sais que tu aimes beaucoup ce parfum, me glissa-t-elle lorsque le serveur se fut éloigné.
– J'ai l'impression que tout le monde me connaît mieux que je me connais moi-même...
Cimethia sourit.
– Ca marche, avec Calixte ?
Je levai la tête, étonnée.
– Quoi ?
Elle haussa les épaules.
– Je sais pas, ça a l'air de drôlement s'arranger entre vous.
– Pff, soupirai-je. Ca ne te dérange pas de parler de ça ?
Cimethia fit la moue.
– Non, je m'aperçois au fur et à mesure que je ne l'aime plus, et je crois qu'il ne représente plus grand-chose pour moi. Tu peux être amie avec lui, tu pourrais même sortir avec lui que ça ne me dérangerait pas.
Je ris.
– Mais arrête, on ne sortira jamais ensemble, si on redevient amis, ce sera déjà ça.
– C'est toi qui voit, écoute...
Le silence plana quelques instants, puis le serveur nous apporta nos desserts. Je plongeai ma cuillère dans ma glace.
– Eh, Ash, t'as pas répondu à ma question, dit Cimethia en riant.
Je levai la tête.
– Quoi ?
– Ca marche, avec Calixte ?
Je soupirai, amusée.
– Tu vas pas me lâcher, hein...
Cimethia me fit un immense sourire qui disait tout sur ses motivations.
– Ouais, ça va, avouai-je avec un sourire gêné.
– Donne-moi des détails !
Je secouai la tête.
– T'es sûre que ça te dérange pas ?
– Nan, réponds à ma question.
– J'ai l'impression qu'il essaye de prendre soin de moi.
Cimethia se pencha en avant, l'air subitement intéressée. Elle me fit signe de continuer.
– Il m'a demandé si je le détestait vraiment, et je n'ai pas su quoi lui répondre.
– Ah, intéressant. Continue.
– Et, il m'a aussi dit qu'il ne souhaitait pas ma mort, qu'il n'avait pas oublié tout ce qui s'était passé avant, il me demande si tout va bien, il répare mon couteau. Il me dit que ça le gène que je lui pose des questions.
– Ah ouais, mais c'est carrément en train de s'arranger.
Je haussai les épaules.
– Quand il te dit qu'il n'a pas oublié ce qu'il s'était passé avant, il parle juste de votre amitié, ou... du reste ?
– Je ne sais pas...
Cimethia sourit, et poursuivit :
– Dis-moi, Ash...
– J'entends beaucoup de « Dis-moi, Ash... » en ce moment...
– Tu ne serais pas un peu... ? demanda Cimethia en ignorant ma précédente réplique, un immense sourire étalé sur le visage.
Je papillonai des yeux.
– Hein ?
– J'vais pas te faire un dessin, écoute...
Je lui fit signe de répéter.
– Sois un peu plus explicite, s'il-te-plaît...
Cimethia soupira en levant les yeux aux ciel.
– Bon, t'es amoureuse, oui ou non ?
J'eus un mouvement de recul, éclatai de rire, m'arrêtai à cause de mes côtes douloureuses.
– Parce que tu lui fait de l'effet, ça c'est sûr.
– Tu rigoles ?
– J'ai l'air de rigoler ?
– Je n'en ai pas la moindre idée !
– Ouais, je croyais avoir remarqué. Allez, mange ta glace, elle va fondre.
Je finis ma glace par petites bouchées.
– On y va ?
Je hochai la tête.
Cimethia paya, et nous sortîmes. Elle me prit le bras.
– Dis, tu m'inviteras à ton mariage ?
Je soupirai en riant.
– T'es bête...
– Tu sais que tu as les réactions typiques d'une fille amoureuse ?
– J'aurais préféré pas savoir...
Mon amie sourit en me traîna jusqu'à un kiosque à journaux.
– Tu lis pas le journal, Cimethia...
– J'ai envie de changement !
Elle paya celui du jour, et m'emmena sur un banc, avant de regarder la première page.
– Eh ! Il y a un article sur The Cross en première page.
Elle ouvrit le journal à la page à la page indiquée et poussa un sifflement.
Une photo de Calixte s'étalait sur une demi-page. Il était de face, une once de sourire flottant sur ses lèvres. La lumière jouait sur sa peau pâle, éclairait ses multiples tatouages. Ses yeux semblaient déterminés, fixés sur un point de l'horizon.
– Va pas me dire que tu ne le trouves pas juste magnifique ?
Je haussai les épaules.
– Ouais, c'est bien ce que je pensais. Voyons ce que dit l'article.
Elle lut à haute voix, puis s'arrêta net au milieu d'une phrase.
– Wow, mais c'est drôlement méchant, ça. La photo est pas très adaptée.
– Qu'est-ce qu'il y a ?
– Notre petit Calixte n'a pas l'air bien gentil... Je crois qu'il prépare un truc qui ne va pas me plaire.
Je me penchai par-dessus son épaule et lut à mon tour.
– Il est traîné en justice ? Sérieusement ?
– Oui, apparemment, il exerce illégalement la médecine...
– Calixte, médecin ? Ca ne lui va pas du tout...
– Lis la suite...
Je me concentrai, lut le dernier paragraphe.
Et tombai des nues.
– Il est recherché parce qu'il est en connaissance d'une bactérie qui pourrait anéantir la planète...
– J'ai du mal à y croire, murmura Cimethia.
Je me levai brusquement.
– Tu fais quoi ?
– Je vais lui parler.
7
Just try to figure it out
– CALIXTE !
– On t'a jamais appris à frapper ?!
Je me ruai vers le fauteuil où était assis Calixte, comme à son habitude, l’attrapai par les épaules et le secouait comme un prunier.
– Bah dis donc, elle est énergique, ta façon de dire bonjour...
– Tu vas t'expliquer, oui ?!
L'air endormi, Calixte cligna de paupières.
– Qu'est-ce que j'ai fait encore, comme connerie ?
– Quoi, t'es pas au courant ?
– Qu'est-ce qu'il y a encore ? Quelqu'un t'a dit quelque chose sur moi ? Tu sais, il n'y a que moi qui sait tout sur tout... Et si tu pouvais arrêter de me secouer, assieds-toi et explique moi.
Je retirai mes mains de ses épaules et reculai d'un pas.
– J'ai l'impression de me prendre pour un psychologue, grommela-t-il.
Je sortis l'article de journal et lui tendit. Il s'inspecta et leva la tête.
– Ouais, je suis canon sur la photo, et alors ?
– Mais lis, un peu !
– Tu contestes pas ? Merci du compliment.
Je faillis répliquer quelque chose, puis me ravisai.
– Ah ? Bah tiens, ça c'est nouveau.
– Qu'est-ce que tu vas faire ?
– T'as vu, c'est drôle, la semaine dernière, c'était toi qui me parlait de partir, mais j'ai l’impression que...
– Qu'est-ce que tu as fait ? demandai-je doucement.
– Je sais pas. Ça me dépasse.
– Est-ce que c'est bien toi qui a créé cette... bactérie ?
– J'ai jamais mis les pieds dans un laboratoire de ma vie, ...
Je fronçai les sourcils.
– Tu voulais dire quoi, après ?
– Rien, rien.
– Tu sais ce que tu encours ?
– Ouais, la peine de mort, comme tout le monde.
Je m'approchai un peu.
– Ça n'a pas l'air de t'embêter plus que ça.
– C'est clair, t'as l'air de flipper encore plus que moi.
Il me sourit de toutes ses dents.
– Et après, c'est moi qui m'inquiète pour toi ?
Je soupirai, m'approchai un peu plus et pris sa main dans la mienne. Il me regarda en souriant, un sourire haussé.
Dieu comme je l'aimais lorsqu'il faisait ce sourire-ci.
– Quoi, tu veux un câlin ? Encore ?
– Non, mais je ne veux juste pas que tu meures.
– Oh, c'est trop mignon. Et si je te disais que j'ai crée cette bactérie de mon plein gré, en pleine connaissance de cause ?
Je retirai tout de suite ma main.
– Tu es sérieux ?
– On ne peut plus.
– Pourquoi ?
Il haussa les sourcils.
– Le pouvoir. Normal, quoi.
Je reculai, choquée.
– Attends... Tu veux tuer des gens pour le pouvoir ? T'es pas cinglé, un peu ?!
– N'importe qui aurait fait pareil à ma place...
– Non, tu déconnes, on parle de vie humaines là ! Merde, Calixte !
Calixte haussa les épaules.
– Ah, c'est drôle, t'as plus envie de me tenir la main, là.
Je levai les yeux au ciel, exaspérée.
– Tu aurais eu la même réaction si tu avais été à ma place.
– Non, rétorqua-t-il. Je t'aurais pris la main et je t'aurais mis en sécurité. Et si je peux me permettre, tu n'aurais jamais fait ça. Cette connerie là, c'est du Calixte, du vrai et du méchant.
– J'ai pas envie de m'engueuler avec toi, Cal.
– Ça tombe bien, parce que moi non plus.
Je soupirai, et murmurai :
– Mais qu'est-ce qu'il t'es passé par la tête ? Une bactérie mortelle, et puis quoi encore ?
– Je suis quelqu'un qui aime le pouvoir, répliqua-t-il le plus simplement au monde.
– Un peu trop.
Je me renfrognai, et m'éloignai le plus possible de lui.
Calixte me regarda d'un œil amusé pendant plusieurs secondes, puis se leva. Je ne daignai même pas lever les yeux. Il s'assit à côté de moi, entoura mes épaules d'un bras.
– Tu ne seras pas en train de faire la tête à ton meilleur ami, par hasard ? murmura-t-il à mon oreille, un fin sourire étalé sur les lèvres.
Je tournai la tête, profondément troublée.
Meilleur ami ?
C'est ainsi qu'il se présentait à présent ? Non pas que cela me dérangeait, mais je n'en revenait pas de la vitesse à laquelle les choses changeaient.
Il me dévisageait, son visage à quelques centimètres du mien, avec un air moqueur.
– Je crois que tu ne te rends pas compte...
– Oh, je vais mourir, quoi.
Malgré moi, je sentis une boule se former dans ma gorge. Je détournai le regard, une phrase trottant dans ma tête.
Ne pleure pas, pas devant lui, ne pleure pas, pas devant lui, ne pleure pas, pas devant lui.
– Eh, Ash... ?
Ne pleure pas !
– Je vais bien, dis-je de la voix la moins tremblante que je pus.
– Je déconnais...
Pas devant lui, pas devant lui ! Il en va de ton honneur !
– Ça va, je te dis.
Il frôla ma joue de sa main gantée de cuir.
– Je vais m'en sortir, t'inquiète pas...
– J'ai peur pour toi.
Les mots étaient sortis tous seuls, presque malgré moi.
Ah bah bravo, Ash. Tu sens la première larme rouler le long de ta joue ?
– Ash...
Il prit ma main libre et la serra.
– Je ne vois pas comment tu pourrais t'en sortir ! éclatai-je. Je ne sais rien sur ce que tu as fait. Les médias ont des preuves accablantes...
– Peut-être, mais je m'appelle Calixte, souffla-t-il en souriant. Me dis que tu n'as pas confiance en moi.
Il marqua une pause, et ajouta :
– Tu sais ce que je leur dit, aux médias ?
Je souris tristement.
– Je ne sais pas si j'ai confiance en toi.
– Mais si ! La preuve, il y a deux semaines, tu n'acceptais même pas que je te touche.
Je souris.
– Mais je n'accepte toujours pas...
– Moui, je vois ça.
Je sentais sa présence réconfortante dans mon dos, qui me donnait l'impression que rien ne pourrait plus jamais m'arriver. Dieu que cette sensation m'avait manqué ! J'avais du mal à me dire que j'avais survécu dix ans sans cela.
La boule n'avait pas quitté ma gorge.
– Concrètement, tu comptes t'en sortir comment ?
Calixte réfléchit quelques secondes.
– Je ne sais pas.
– Tu vas te battre ? murmurai-je.
– Bien sûr...
Je le regardai. Ses yeux bordés de noir étaient perdus dans le vague, ses lèvres fines étaient serrées.
– Tu pourrais t'échapper.
– Je ne vois pas où je pourrais aller.
– N'importe où, insistai-je. C'est en bougeant que tu pourras te cacher.
– On va me rechercher.
– On prouvera ton innocence.
Il me regarda, l'air narquois.
– « On » ? Arrête, personne ne croit en mon innocence.
Je pris une longue inspiration.
– Si...
Il me regarda, un sourcil haussé, une once de sourire flottant sur les lèvres.
– Quoi ? demandai-je, vexée.
– T'es mignonne... Tu te rends compte que tu es dans les bras d'un monstre manipulateur qui t'explique clairement qu'il a tenté d'assassiner la quasi-totalité de la planète, et tu trouves encore le moyen de penser qu'il est innocent ?
– C'est pas ton genre, dis-je pour tenter de me justifier.
– Oh que si, c'est tout à fait mon genre, et tu es bien placée pour le savoir.
– C'est pas le genre du vrai Calixte.
– Hmm ? Y en a plusieurs ?
– Ouais... Celui que j'ai à côté de moi, c'est le vrai.
– Tu sais, j'avais l'impression d'être bien tout seul dans ma tête quand je l'ai créée, cette bactérie.
– Bien sûr... Ce n'est pas ce que je veux dire.
Calixte sourit.
– Donc, tu me proposes de fuir ?
– En gros, oui.
– Et te connaissant, tu vas faire des pieds et des mains pour venir avec moi ?
Je ne répondis pas, surprise.
– Qu'est-ce que tu veux, avec le temps, je commence à te connaître.
Bien entendu, c'était un euphémisme. Calixte me connaît par cœur, mieux que personne. Peut-être même mieux que moi-même.
– C'est parce que tu veux partir ? Ou parce que finalement, tu l'aimes bien, ton vieux Cal ?
Une fois de plus, je n'osai rien répondre.
– T'es toute rouge !
Il éclata de rire.
Un rire sain, franc, amical. Comme celui d'avant.
– T'inquiètes pas, moi aussi, je t'aime.
Il déposa un léger baiser sur ma joue, qui m'électrisa totalement. Il me regarda et ajouta :
– Eh, tu frôles l'asphyxie. Respire, Ash ! C'est dingue, ça. Les filles, j'vous jure.
Je le regardai, faussement exaspérée, se moquer gentiment de moi. Je lui mis un coup de coude.
– Allez, c'est ça, fous toi de moi !
– Il y a tellement de bonnes raisons... Eh au fait, j'ai trouvé une solution pour prouver ma pseudo-innocence.
Je me relevai, alerte.
– Eh, t'aurais pu le dire plus tôt !
– Assieds-toi.
Il posa ses mains sur mes épaules, et me força à m'asseoir.
– Espèce de brute, lançai-je en posant ma tête sur son épaule. Il passa une main dans mes cheveux, l'air distrait.
– Bon, tu m'expliques ?
– Je sais pas si ça te concerne vraiment...
Je lui mis un coup de coude dans les côtes.
– Nan mais dis donc ! Je suis ta meilleure amie ! Ça me concerne beaucoup plus que tu ne le penses.
– J'ai toujours voulu te demander un truc, Ashlee...
– Dis toujours, soupirai-je.
Il me regarda avec un sourire mutin.
– Laisse-toi faire.
– Je te coupe tout de suite, si tu veux m'embrasser, tu peux toujours rêver.
– C'est mal parti, déjà.
Il s'écarta de moi, et appuya sur mes épaules.
– Allonge-toi !
Je posai ma tête sur ses genoux.
– C'est ça que tu veux ?
– Va pas me dire que ça ne te plaît pas, répliqua-t-il en enlaçant ses doigts dans les miens. T'es plus rouge qu'une tomate mûre.
– Ouais, enfin bon, là j'ai la tête au milieu d'un trou de ton jean, c'est bizarre.
– Respecte le trou de mon jean.
– Et j'ai pas dit le contraire.
– Quoi ?
– J'ai pas dit que ça me plaisait pas.
– Ah, enfin.
– Bon, tu arrêtes de changer de sujet ?
Calixte soupira.
– T'es acharnée, comme fille.
Je lui fit un bref sourire.
– Allez, dis-moi.
– Peut-être que si tu me supplie...
– Ça va pas bien, non ?
Calixte leva les yeux au ciel.
– Bon, tant pis.
Je soupirai, mi-agacée, mi-amusée.
– Cal, tu me dis, s'il te plaît ?
– Hmm...
Je parcourus du bout des doigts la ligne tatouée sur sa mâchoire.
– Cal... ?
Je tirai son écharpe.
– Bon, j'avoue, je veux venir avec toi parce que j'ai peur pour mon petit Cal. C'est bon ?
– J'aurais pu en profiter un peux plus, soupira Calixte. Bon, je connais quelqu'un qui pourrait m'aider à éradiquer la bactérie. De toute façon, la justice a besoin de preuves fraîches.
– Tu veux dire, plus de bactérie, plus de preuves ?
– T'as tout compris.
Je lui caressai la joue en souriant.
– T'es le meilleur...
– Tu reconnais enfin mon intelligence supérieure ?
– Va te faire ! rétorquai-je en riant.
Calixte me sourit.
– Enfin bon, ajoutai-je. Il est vingt heures. Cimethia m'attend à la maison avec Catalen. Catalen est malade en ce moment, nous ne savons pas trop pourquoi. Je devrais rentrer, elles m'attendent.
– Tu ne veux pas rester avec moi ?
Je reculai sur ses genoux.
– Désolée, mais il faut que j'aille les voir. J'ai lâché Cimethia pour venir te voir, tout à l'heure.
– C'est pas grave, tu reviens après. J'ai besoin de toi pour t'expliquer comment je vais procéder, ajouta-t-il avec un immense sourire.
– Ouais, trouve-toi des arguments.
– Tu vois que tu commences à me connaître.
Je hochai la tête, et me redressai.
– Tu tenais chaud à mes genoux, râla Calixte, l'air dépité.
– Profiteur...
Je me levai pour de bon et remis mes bottes. Je me rapprochai de la porte d'entrée, posai la main sur la poignée, attendis quelques secondes, et me retournai.
– Tu dis rien ?
– Nan, allez, casse-toi.
Je levai les yeux au ciel, fatiguée.
– Eh... Je rigole, à tout à l'heure.
– Ouais, répondis-je. A tout à l'heure.
Il me sourit.
Un vrai sourire.
Merci beaucoup de votre lecture ! Pour accompagner les deux chapitres, j'ai également gribouillé une petite illustration...
A bientôt sur Eden's Words !
-Emma
Titres des chapitres :
6) A Love Like War, du groupe All Time Low
7) Lost It All, du groupe Black Veil Brides.
Petit sondage pour ceux qui veulent : quel est votre personnage préféré ? Et pourquoi ? Pour ma part Cimethia, Calixte et un autre qui n'est pas encore arrivé et qui s'appelle Aaron (ce serait très long à expliquer pourquoi, mais je les adore, voilà ^^)
A venir dans les prochaines semaines : une interview d'Ashlee !