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Eden's words

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Chapitre 29

Publié par Emma et Gabrielle sur 28 Juin 2014, 08:39am

Catégories : #Exclude(a)d

Bonjour à tous et voici le chapitre 29 de mon roman!

-Gabrielle

~~Un torrent de lumière dévala dans la chambre vide. Epauline se leva doucement. Elle était réveillée depuis presque une heure, mais son manque de courage, pouvant presque être qualifié de lâcheté, l’avait empêché de quitter sa chambre plus tôt. Ses courbatures avaient disparu, laissant place à son déterminisme. Elle devait parler à Jo. Elle alla à l’infirmerie, mais il n’y avait personne. Seules les commodes en verrerie et le sol dallé paraient la pièce d’une sensation de vie. Elle sortit, découragée, voyant en cette absence un signe qui confirmait ses doutes. Elle partit d’abord vers la tour des observateurs, mais les marches, si dures à gravir, la firent renoncer. Elle déambula dans les rues, à la recherche de personnes connues, en vain. Elle entra dans la salle d’apparat, au sommet de la ziggourat, qui les avait tant fascinés le premier jour. Le roi parlait avec la personne qu’elle désirait ardemment voir. Jo. Le roi la salua chaleureusement, mais elle ne lui rendit pas son salut. Ses yeux étaient fixés sur lui. Ses doutes s’envolèrent. Son manque de confiance s’évanouit. Ils se rapprochèrent l’un de l’autre, se prirent les mains… avant de se séparer avec regret, ayant conscience des regards qui s’étaient posés sur eux. Epauline secoua la tête, Jo sourit, mais aucun ne parla. C’était comme avec Marica. Une relation simple qui n’avait pas besoin de mots pour exister. Basée sur des regards. Des sourires. Des silences. Ils étaient complémentaires. Ils étaient harmonie. Leurs yeux complices se séparèrent, et se fixèrent sur Daron, qui les regardait d’un air espiègle, quoique appréciateur.

-Il est bon de nouer des liens au sein de deux camps différents, dit-il avec mystère.

Jo mit un instant à comprendre, avant de régir violemment à ses propos :

-Je ne suis pas…

Le roi l’interrompit d’un geste. Un signe qui ne tolérait aucune contradiction. Jo se tut, révolté. Ses sourcils se froncèrent en une mimique rageuse. Son énervement se traduisait par le tremblement de ses mains, incontrôlable.

-C’était juste une plaisanterie. Par rapport à ce que tu viens de me proposer.

Epauline l’observa avec suspicion.

-Qu’y a-t-il ?

Jo parut sur le point de bondir sur le roi, mais se ravisa au dernier instant. Il le fusilla du regard, avant de le reporter sur Epauline.

-Ca ne te regarde pas.

-Pardon ? s’exclama-t-elle, révoltée.

Jo soupira brusquement, excédé.

-Tu ne va pas recommencer ? demanda-t-il.

-A quoi ? répliqua Epauline.

Jo, avec une moue méprisante, lui cracha :

-A pleurer ! Tu ne comprends jamais rien de toute façon.

Epauline eut un sursaut. Il l’assassinait.

-Quoi ? émit-elle faiblement.

Jo eut un soupir dédaigneux.

-Laisse tomber.

Il tourna les talons, marcha vivement vers l’entrée, laissant Epauline seule et désemparée. Le roi ne savait plus quoi dire ; il ouvrit la bouche pour parler, puis la referma en voyant les larmes remplir les yeux d’Epauline. Peut-être Jo disait-il vrai. Peut-être était-elle trop sensible. Elle partit à sa suite, encore plus mal qu’auparavant. Etait-il possible qu’un monde s’écroule en quelques secondes ? Elle avait l’impression que c’était le cas.

Une main dans la neige. Un souffle brûlant de froid qui la fouette. La brume et la poudreuse qui viennent la recouvrir petit à petit, mais un homme seul avance, un bâton de randonneur à la main, taillé dans du bois d’if. Il s’arrête pour boire, commence à ouvrir son sac, aperçoit la main, hésite, creuse dans la neige, découvre le corps. Voit la falaise qui le surplombe. Il prend la petite fille ensevelie dans ses bras, frissonne, la dévisage longuement. Il repart, son sac sur le dos, la petite fille translucide contre sa poitrine. Un battement de cœur faible tressaute entre ses frêles côtes.

Elle est vivante.

Chapitre 29
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