Logia, chapitre 2 (tome 2)

Hello! Désolée pour le retard ^^'

Voici mon second chapitre du deuxième tome de Logia! Un chapitre assez long, avec beaucoup de choses qui se passent dedans...

J'avais réussi à garder mon inquiétude pour moi-même. Je n'avais pas envie que Matt soit tracassé pour moi.

En vérité, je me rappelais juste d'un épisode d'il y a sept ans.

Après le combat qui nous avaient opposés au camp de Liam, Kheila, Gregory, Maëlle et Kyle, qui se trouvait être mon frère. A ce moment-là, Kyle m'avait parlé d'une prophétie, la prophétie des Logia de la seconde Génération.

Cela faisait en effet sept ans que j'avais gardé toute cette affaire pour moi.

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Une semaine passa.

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La sonnette retentit.

Je sursautai. On ne sonnait que très rarement à la porte de notre château. Je me levai et allai ouvrir la porte.

Dans l'embrasure se tenait un homme, qui pouvait avoir l'âge de Matt. Grand, les épaules lares, les cheveux blonds, et les yeux clairs, je le reconnut tout de suite.

- Tu n'es pas le bienvenu ici.

Kyle sourit et m'empoigna le poignet. Il tenta d'entrer de force dans le hall, mais je le repoussai d'un énergique coup de talon dans le plexus solaire. Il grimaça, mais continua à avancer. Bouillonnante de rage, et bien décidée à ne pas le laisser entrer, j'incantai silencieusement, et cette fois, Kyle lâcha mon bras en criant, la peau de la paume de la main rougie et couverte de cloques.

- Tu m'as brûlé, salope !

Je le jaugeai du regard, le visage totalement dépourvu d'émotion. Mon sabre apparut dans ma main.

Je levai le bras.

Les muscles fins de mes épaules se tendirent.

Mon poignet fut arrêté.

Je lâchai un juron, et me retournai. Matt se tenait derrière moi, et m'avait saisi le poignet, m'empêchant d'aller plus loin.

- Matt, sifflai-je. Tu as devant toi l'assassin de Wesly et Liam.

- Il ne s'est pas pointé ici pour nous offrir des chocolats, répondit Matt sur le même ton. Laisse le rentrer, il doit avoir quelque chose d'important à nous dire.

Je baissai la main à contrecœur, et fit disparaître mon sabre.

Matt invita froidement Kyle à rentrer. Je remarquai en rentrant, que la paume de mon frère était redevenue intacte.

Je décidai d'aller chercher Hana et Davon.

En revenant, Kyle me lança :

- Je suis revenu pour que tu m'aides, petite sœur.

Je le regardais d'abord, étonnée, puis éclatai de rire.

- Comme si j'allais accepter...

- Mais tu n'as pas le choix ! rétorqua Kyle.

Je souris, m'avançai et me penchai en avant.

- On a toujours le choix.

- Pas toujours, petite sœur, pas toujours, répondit doucement Kyle. Te rappelles-tu de notre dernière conversation ?

Nous allâmes dans le salon. Kyle s'était assis dans mon fauteuil et s'était servi un verre d'alcool. Je lui jetai un regard noir et restai debout.

- Tu te rappelles de la prophétie ?

Je hochai froidement la tête.

- Il est temps que tu viennes accomplir ta tâche, petite sœur. J'ai déjà retrouvé quatre Logia. Il m'en reste donc quatre à trouver.

- Je te trouverai qui tu veux, mais je n'héberge personne dans ma maison. Toi en dernier.

- Je te laisse ceci, lança Kyle, ignorant royalement ma dernière réplique.

Il déposa un carnet sur la table basse, à côté de ma tasse de thé froid.

- Certains des Logia que nous recherchons sont morts. Amène moi leurs corps si tu les trouve.

Il sourit, vida son verre d'un trait, et se leva.

- A bientôt, petite sœur.

Puis le silence se fit, tout juste troublé par la porte qui claqua. J'attendis quelques instants, puis m'assit et ouvrit le carnet.

Il contenait les photographies et toutes les informations sur les Logia que je devais retrouver.

Sur la dernière page du carnet, Kyle avait écrit.

Il te reste un an avant le jour de Mil.

Bon courage, petite sœur.

K.

- Nous avons un an avant le jour de Mil, dis-je à Matt. Nous devrions commencer très vite.

- Il y a combien de personnes à trouver ?

- Quatre. Ariana, Camille, Quida, et Rosalie Logia. Et nous avons de la chance, seule Quida Logia est morte. Toutes les autres sont vivantes.

- Quand pourrons-nous partir ? demanda Hana.

Je ne leur dit pas que j'avais prévu de partir seule, et je leur répondit :

- Le plus tôt possible. Demain, ce serait bien. Matt, ton hélicoptère et-il toujours fonctionnel ?

Matt haussa les épaules.

- Sûrement. J'irai vérifier.

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L'air était encore chaud pour la saison. Avec Hana, et sa fille Lucy, nous marchions sur le trottoir.

J'avais fait des recherches sur notre petite ville. Au temps de Matt, ma ville était la capitale d'un grand pays d'Europe, la Grèce.

Lucy tenait la main de sa mère. Elle ressemblait incroyablement à ses parents. Grande pour son âge, une peau de porcelaine, des cheveux noirs et raides, des yeux bridés et clairs.

- Tu veux aller où ? me demanda Lucy.

Je fus tirée de mes pensées, et papillonnai des yeux.

- Quoi ?

- Pourquoi je vais aller chez Mia ? Tu vas aller où ?

- Nous allons travailler, répondit Hana à ma place. Nous allons voyager un peu, nous reviendront peut-être ce soir, ou demain.

- D'accord...

Je m'arrêtai au milieu du trottoir.

- Vous m'attendez ? Je vais prévenir le labo que je serai absente demain.

Sans vraiment attendre de réponse, je tournai les talons et entrai dans le laboratoire.

Je m'arrêtai au secrétariat et saluai la secrétaire :

- Bonjour, Catty...

La femme leva la tête.

- Ah... Bonjour, Liz.

- Je venais vous avertir que je ne viendrais pas, demain.

- Oh, vous reprenez votre deuxième ''travail'', n'est-ce-pas ? demanda-t-elle avec un petit clin d'œil.

- Oui, on peut dire ça comme ça...

- Bonne journée, alors !

Je la remercia, et quittai le laboratoire. Lucy et Hana m'attendaient devant le bâtiment.

Nous nous remîmes en marche.

Quelques minutes plus tard, nous étions devant la villa de Mia Del Detit. Cette femme était une comtesse, une noble qui avait hérité des terres et la fortune de son père, le comte Del Detit. Elle était aussi une amie de Hana.

Je toquai à la porte. Mia en personne ouvrit la porte.

- Ah ! Bonjour !

Elle nous salua une par une. Elle s'écarta pour laisser passer Lucy, et nous proposa de rester pour boire quelque chose. Nous déclinâmes l'offre, et nous quittâmes la grande allée qui menait à la porte de la grande maison.

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Le premier Logia que nous trouvâmes était Quida Logia.

J'étais un peu anxieuse quant à la retrouver, car elle était décédée depuis quatre ans, et n'avait jamais bénéficié de la léthargie artificielle dans laquelle One avait plongé la plupart des Logia.

Nous étions serrés dans l'hélicoptère poussiéreux de Matt et survolions le Sud de France. Le GPS indiquait que nous n'étions qu'à une dizaine de kilomètres de l'endroit où était enterrée Quida.

Quelques minutes plus tard, nous nous étions posés dans un endroit qui semblait désert. Le sable s'étendait à perte de vue ; il faisait une chaleur de plomb. Je décidai d'abandonner ma veste et mes baskets dans l'hélicoptère et sortit au grand jour. Matt, Hana et Davon me suivirent.

- Kyle a laissé des coordonnées de sa tombe ?

- Je crois, oui, répondis-je en sortant le carnet.

Je fouillai dans ma poche et en sortit une boussole, que j'avais prise avant de partir. Je réfléchis un instant, puis désignai une dune du doigt.

- Là-bas.

J'enfouis mes pieds dans le sable chaud.

Nous marchâmes une petite vingtaine de minutes, puis je fis signe aux autres de s'arrêter.

- Et si son corps avait disparu ? Cela fait bien quatre mille ans qu'elle existe elle a dû mourir depuis longtemps !

Je secouai la tête.

- Non, Kyle précise qu'elle est morte il y a tout juste quatre ans. Pendant tout ce temps, elle s'est dissimulée à One par je ne sais quel stratagème.

- On a pas idée de vouloir s'enterrer dans un désert, bougonna Davon.

- Laissez-moi faire, je vais sonder les environs, lança Matt.

Nous lui laissâmes quelque temps pour se concentrer. Il fit quelques pas, puis s'arrêta.

- Il y a un corps humain ici. Très profond.

Il leva la main et nous fit signe de nous éloigner.

Un geyser de sable jaillit.

Je remarquai que Matt était en train de forer un immense trou par le biais de son esprit. Il solidifiait le sable en même temps, afin qu'il ne glisse pas.

Quelques minutes plus tard, une grosse cavité perçait le sol, tellement profonde que l'on en distinguait pas le fond.

- Bien. Maintenant, on descend, affirma Matt tout en s'épongeant le front avec sa manche.

- Il y a combien, en profondeur ?

Matt haussa les épaules.

- A vue d’œil, une bonne quinzaine de mètres.

- Je renouvelle ma question, grogna Davon. On a pas idée de s'enterrer dans un trou pareil.

- D'accord, j'y vais, répondis-je.

Matt me lança un regard intrigué, mais ne releva pas.

- Fais attention...

Je hochai la tête. Il incanta une nouvelle fois, lança une corde dans le trou, et déposa l'autre extrémité sur le sable. En la maintenant du pied, il fit couler une chape de béton autour, puis s'assit dessus.

Je réprimai un sourire, et me laissais glisser dans le trou. La cavité était large d'un peu plus de deux mètres. J'empoignai la corde et me laissai tomber.

Après dix mètres, le ciel et la lueur du jour n'étaient plus que de lointains souvenirs. Les parois étaient sombres, mouillées, et l'obscurité ralentissait un peu ma descente. Puis mes pieds heurtèrent le fond avec un bruit mat. Je lâchai la corde et me penchai en avant. Je passai mes mains sur l'objet qui se tenait au fond, puis tapotais une ou deux fois. Au bruit, il me semblait qu'il s'agissait de bois. J'étudiai le contour, vaguement rectangulaire, puis souris dans le noir. J'avais trouvé.

Je puisai dans mes ressources, et fit décoller le cercueil avec une bourrasque d'air.

L'objet remonté, j'empoignai la corde, et m'aidant de mes pieds, remontai contre la paroi.

A un mètre de la surface, mes bras fatiguèrent. Je fis appel à mes jambes, puis mes bras décidèrent finalement de lâcher. Je jetai un juron, puis tombai en arrière. Ma chute ne dura pas plus de quelques centimètres. On m'avait attrapé le poignet.

Je levai la tête.

- Eh bien, miss ? Va falloir reprendre l'entraînement, hum ? me lança Matt, narquois.

Je lui souris, et me laissai remonter. A peine sortie, je m'étendis sur le sable, fatiguée. Matt s'accroupit à côté de moi.

- On dit merci qui ?

- Merci, Matt, répondis-je en souriant.

Il me tendit la main et m'aida à me relever.

- Il faudrait joindre Kyle.

- Chaque chose en son temps, on s'en occupera en rentrant.

Hana s'approcha de moi et posa sa main sur mon épaule.

- T'as fais des progrès, petite...

Je lui sourit.

- Merci, Hana.

Elle me prit la main et m'entraîna un peu à l'écart.

- Sache que je te soutient de tout mon cœur pour ce qui va suivre.

Elle s'éloigna alors, sans me laisser le temps de lui répondre. Je casai ces paroles dans un coin de ma tête et filai rejoindre les autres. Davon avait pris le relais de Matt pour porter le cercueil. Je glissai ma main dans celle de Matt.

Nous montâmes dans l'appareil. Matt avait chargé le cercueil à l'arrière de l'hélicoptère, puis nous rejoignit.

Nous nous installâmes tous quatre dans l'appareil, et j'ouvris mon carnet. Je cochai la page portant les informations de Quida Logia.

- Notre prochaine cible s'appelle Rosalie Logia.

Matt eut tout de suite l'air troublé. Il me demanda de lui prêter le carnet, regarda la photo, soupira.

- Je préfère ne pas vous accompagner.

- Pourquoi ? demandai-je, intriguée.

- Je connais trop cette femme.

J'eus beau lui demander plus de renseignements, il était devenu aussi muet qu'une tombe.

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Nous décidâmes de nous séparer. Matt et Davon se chargeaient d'aller remettre le cercueil à Kyle, puis rentraient au manoir, et Hana et moi allions rencontrer Rosalie Logia.

Les deux garçons nous déposèrent devant une petite maison, à quelques heures de vol de notre précédente étape, et s'envolèrent dans la foulée pour le repaire de Kyle. Nous avions convenu de nous retrouver le lendemain, en un lieu précis.

L'endroit où vivait Rosalie était un minuscule village d'une centaine d'habitants, perdu au milieu des steppes.

Nous ne tardâmes pas à retrouver l'habitat de notre cible, qui n'était autre qu'une charmante petite maison, agrémentée d'un petit jardin à la française. Une balancelle vide oscillait légèrement avec le vent.

Je sonnai à la porte. Les secondes s’égrainèrent, Hana me rejoignit sur la petite allée parsemée de graviers.

La porte s'ouvrit lentement.

- Qui est-ce ?

Nos ne répondîmes pas tout de suite. Une jeune femme se tenait dans l'embrasure de la porte, une main sur la hanche. Elle ressemblait fortement à la personne dans le carnet, j'en déduis qu'elle était Rosalie Logia. Elle avait une bouteille d'eau à la main, et paraissait prête à sortir, peut-être pour aller courir, en tout cas pour faire du sport.

- Qui êtes-vous ?

Je regardai Hana. Elle approuva silencieusement.

- Je m'appelle Lizana Logia. Mon amie se nomme Hana Grey. Nous sommes des Logia. Moi-même, je suis, comme vous, une Logia de la Seconde Génération. Auriez-vous quelques minutes pour que nous puissions discuter ?

Nous sentîmes que Rosalie hésitait, mais la curiosité sembla l'emporter et elle se recula pour nous laisser rentrer.

Elle posa sa bouteille sur une table et nous proposa de nous asseoir.

- Pourquoi êtes-vous venues me voir ?

Je regardai Hana, elle hocha la tête.

- Avez-vous déjà entendu parler de la Prophétie ? Concernant les Logia de la Seconde Génération ?

Rosalie eut l'air troublée.

- Oui... Enfn, un petit peu. Lorsque j'ai été mise en face de One, son collaborateur m'avait prévenue.

Je fixai sa main, posé sur la table, crispée, qui tremblait légèrement.

Je savais que Matt avait collaboré toute sa vie avec One avait de me rencontrer. Ces deux-là s'étaient connus, j'en étais sûre.

Ce qui expliquait leurs malaises. Je me demandai brièvement quels étaient leurs liens, puis me réfutai.

- Elle s'accomplit. One est morte. Les Logia de la G2 reviennent. Les autres Logia... meurent.

Rosalie leva la tête.

- Avez-vous connu One ?

J'eus un léger mouvement de recul, bégayai quelque chose d'incompréhensible.

- C'est sa mère, lâcha Hana.

Rosalie et moi restâmes muettes. Un silence tomba. Ce fut Rosalie qui le brisa.

- Donc vous devez certainement connaître son associé. Matthew Adams.

- Il n'est plus son associé.

- Il s'est fait tuer ?

Je remarquai, choquée, la lueur d'espoir dans ses yeux sombres.

- Non... Il a aidé à tuer One, et... euh...

Je cherchai un peu d'aide vers Hana. Elle haussa un sourcil.

- Matt est le petit ami de Lizana. Futur fiancé.

Rosalie resta bouche bée.

- Ce n'est pas possible...

Elle s'approcha de moi et me prit par les épaules.

- Ne lui fait pas confiance, petite. Matt est un monstre, ce n'est qu'un misérable traître, il te brisera le cœur.

Je me dégageai.

- Je connais son histoire. Et rien ne vous dit qu'il ne m'aime pas vraiment. J'en conviens, tout ce qu'il a fait durant toutes ces années est abominable, mais il n'a fait ce qu'il a fait que dans le but de protéger le plus de monde possible. Avec moi, il a réussi.

- Il n'est pas pardonnable. Ce qu'il a fait est inhumain. Il y a des choses qui ne pardonnent pas.

Je déglutis. C'étaient le mêmes mots que ce qu'avait dit Liam, sept ans plus tôt. Ces paroles n'avaient jamais quitté mon esprit. Je lui jetai un regard noir.

- Mêlez-vous de vos affaires.

Hanna posa sa main sur mon épaule.

- Calme-toi, Liz.

Je grimaçai et reculai, agacée.

- Revenons à nos moutons, lança Hana à ma place.

Elle expliqua calmement la situation à Rosalie.

- Vous suivre, je veux bien, répondit celle-ci. Vivre avec Matt, ça, c'est hors de question.

- Vous pouvez ne pas être avec nous, répliqua Hana. Vous pouvez vivre chez Kyle.

- Eh bien, d'accord. A une condition.

- Laquelle ? demanda Hana, agacée.

- Ma fille vient avec moi.

Je levai la tête.

- Elle s'appelle Camille. Elle est aussi une Logia de la G2.

Je haussai un sourcil.

- J'ai aussi une Camille dans la liste des Logia à retrouver.

Sa fille adoptive ?

- Oui, elle est probablement concernée elle aussi par la Prophétie.

- Très bien. Appelez-la. Vous avez une journée pour préparer vos affaires. Nous reviendrons vous chercher demain matin.

Rosalie hocha la tête.

- Très bien. A demain.

Elle nous accompagna à la porte, puis nous sortîmes.

Une fois dehors, Hana lança :

- Je ne pensais pas que ce serait aussi facile et aussi rapide.

Je haussai les épaules

- Peut-être que cette fille attend cet événement depuis longtemps, ou alors qu'elle n'a absolument rien à perdre. Et puis, tant mieux. Je ne me voyais pas arracher une gamine à sa famille.

Hana me lança un regard inquiet.

- Et pour Matt ?

Mon esprit tilta.

- Matt ? Ce sont ses affaires, je ne vais pas m'en mêler.

- Est-ce que ce que t'as dit Rosalie t'a... euh...

Je secouai la tête.

- Non. Cela fait longtemps que nous avons passé l'éponge. Cette fille ne risque pas de changer quoi que ce soit à notre relation.

Hana sourit.

- C'est bien. Bonne mentalité. Tu veux faire quoi, en attendant demain ? demanda-t-elle pour changer de sujet.

- Je ne sais pas. Nous pourrions louer une chambre d'hôtel pour la nuit.

Mon amie haussa les épaules, et acquiesça.

Nous trouvâmes un hôtel en quelques minutes. En payant la chambre, je fouillai dans ma poche et m'e sortit une pièce que je posai sur le comptoir, et demandai le forfait téléphonique.

En arrivant à la chambre, je posai mon sac et, prit le téléphone et composai le numéro du manoir.

Ce fut Davon qui décrocha.

- Allô ? Hana ? Euh, non, Lizana ?

- Oui, c'est moi, salut, ça va ?

- Oui, on a déposé le cercueil de la Logia chez ton frangin. De votre côté, ça se passe bien ?

- Oui, on a réuni deux Logia d'un coup.

- Ah, c'est bien, répondit Davon. Tu veux que je te passe Matt ?

- Je veux bien.

J'entendis Davon brailler quelque chose comme « Matt, grouille toi ! Il y a ta chérie à l'appareil ! »

J'entendis quelqu'un dévaler les escaliers et prendre le combiné.

- Allô ? Liz ?

Je poussai un léger soupir de soulagement.

- Salut, Matt.

- Tu vas bien ?

Je me chargeai de le réconforter, et lui demandai de ses nouvelles. Nous continuâmes à discuter pendant une poignée de minutes, puis je raccrochai et me retournai vers Hana.

- Quelle heure est-il ?

- Près de midi. Tu veux aller manger ?

Je hochai la tête, me levai et laçai mes chaussures. J'attrapai les clés et, derrière Hana, quittai la pièce.

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Le lendemain, Matt et Davon nous prévinrent qu'ils s'étaient posés en campagne, près de la ville.

Vers dix heures, nous quittâmes l'hôtel et retournâmes à la maison de Rosalie.

Je frappai à la porte, qui s'entr'ouvrit presque tout de suite.

Une petite fille brune se tint devant nous, les cheveux bruns très bouclés, un teint de porcelaine.

- Vous êtes les Logia ?

Amusée, je lui répondit à l'affirmative.

- Alors, vous pouvez rentrer.

- Ah, vous êtes là, dit Rosalie lorsqu'elle nous vit.

Elle avait attaché ses très longs cheveux d'Asiatique en queue de cheval haute.

- Qui est censé nous ramener ? demanda-t-elle.

- Des amis, répondit simplement Hana.

Nous attendîmes quelques temps que Camille et Rosalie aient fini de se préparer, et nous sortîmes de la maison. Rosalie avait fermé tous les volet, puis elle verrouilla la porte d'entrée.

Nous nous éloignâmes en direction de la sortie du village.

Rosalie s'arrêta net devant l'hélicoptère. Je toquai à la vitre, m'introduis dans le cockpit et m'assis à côté de Matt. Je l'embrassai d'abord, puis murmurai :

- Matt, Rosalie est avec nous. Nous la ramenons avec sa fille.

Le visage de Matt s'assombrit.

- Je sais ce qu'il s'est passé entre vous.

Matt me jeta un rapide coup d’œil.

-Et ?

- Ne t'en fais pas, souris-je.

Matt me rendit mon sourire.

Je sortis du cockpit et proposai aux autres de monter.

Rosalie monta dans l'hélicoptère, jeta un regard noir à Matt et s'assit le plus loin possible de lui.

Camille monta à sa suite, aidée par Hana. La petite fille éclata de rire dès qu'elle vit Matt.

- T'es rigolo, Monsieur-Tout-Noir !

Matt eut l'air singulièrement surpris. Rosalie se leva dans l'espace restreint que l'hélicoptère lui proposait.

- Camille ! Viens là ! cria-t-elle sèchement.

Camille la regarda.

- Oui, Maman, dit-elle, penaude, avant de venir s'asseoir à côté de Rosalie.

- Rose ce n'est pas parce que tu me détestes que tu dois passer tes nerfs sur ta fille, jeta Matt sans un regard pour son ancienne compagne.

Rosalie ne répondit pas. Je m'assis à côté de lui et lui prit la main. Il croisa mon regard et ferma les yeux. Notre échange muet ne dura que quelques secondes, interrompu par l'arrivée de Davon et Hana, qui s'installèrent entre Rosalie, Camille et nous.

Le vol se déroula sous un silence de plomb, qui dura la demi-heure qu'il fallait avant d'arriver au manoir.

L'hélicoptère se posa derrière le château. Matt et moi sortîmes en premier, suivis par Hana, Davon, Camille, et enfin Rosalie.

Dès que la jeune femme dut sortie, elle déclara :

- Enfin un peu d'espace !...

D'une vitesse fulgurante, un assortiment de couteaux jaillit de ses mains et fusa vers la gorge de Matt. Celui-ci eut l'air vaguement surpris. Son bras bougea si vite qu'il parut flou.

Il arrêta tous les couteaux de sa main droite, et de la gauche, il attrapa un poignet de Rosalie et le lui tordit dans le dos.

La jeune femme poussa un gémissement et tomba, le bras entravé.

- Là, tu vas trop loin, Rose.

Je sentis, avec une pointe de satisfaction, l'énergie affluer au bout de mes doigts. Matt s'en aperçu, et secoua la tête.

- C'est bon, Liz.

Déçue, je laissai mon pouvoir s'échapper. Matt lâcha le poignet de Rosalie, et laissa tomber la ribambelle de couteaux pris entre ses doigts.

- Rentrons.

Il avait lâché ces mots sèchement, la mine tellement sévère que personne n'osa répondre. Lorsque Matt, Hana et Davon se furent éloignés, je remarquai que Rosalie était toujours assise par terre, des larmes de rage coulant le long de ses joues.

- Maman ? demanda Camille. Ça va ?

Rosalie ne répondit pas dans l'immédiat.

- Je vais bien.

La jeune femme se releva, avant de dire :

- Ne t'approches plus jamais de lui, Camille.

La petite hocha lentement le dos.

▲▼▲

Je m'arrêtai devant le château des Del Detit, et appuyai sur le bouton de la sonnette.

Ce fut Mia qui vint m'ouvrir.

- Salut, Liz.

Je la saluai, et elle s'écarta pour me laisser passer.

- Hana n'est pas avec toi ? demanda la comtesse.

- Non, elle ne m'a pas dit grand-chose, mais je pense qu'elle est juste fatiguée.

Mia m'invita à boire un thé, ce que j'acceptai volontiers.

Une fois assise, Mia me dit :

- Lizana, je vois ne serait-ce qu'à ton visage que quelque chose ne va pas.

Je fis la moue. Trop expressive, il faudrait que je corrige ce trait de caractère. Je lui déballai rapidement l'histoire. Mia sourit.

- Je pense que tu n'as pas à t'en faire. Matt est suffisamment fort pour s'en sortir lui-même.

- Oui... enfin, Rosalie va probablement rester jusqu'au jour de Mil avec nous, ce qui représente presque un an...

- Justement ! Ils vont pouvoir s'accoutumer.

Je méditai ces paroles, en fixant le reste de mon thé, au fond de ma tasse en porcelaine.

- Euh... Lizana, je suis désolée, mais je vais devoir te congédier. J'ai énormément de travail...

Je me levai.

- Ah, oui, d'accord. Je vais vite m'en aller, dans ce cas.

J’entrepris de ranger ma tasse, mais Mia m'arrêta.

- Laisse, je vais le faire.

Je levai la tête et acquiesçai. Mia sortit à ma suite et s'arrêta devant les escaliers

- Lucy ! lança-t-elle. C'est l'heure !

La petite fille dévala presque tout de suite les escaliers.

- Lizanaaaaaa !

Lucy sauta les trois dernières marches et me sauta au cou.

Gênée, je lui ébouriffai les cheveux, et lui demandai s'il elle allait bien.

- Vous avez fini le travail ? demanda-t-elle, en ignorant ma question.

- Oui, enfin pas tout à fait, mais pour l'instant, nous restons au manoir. Au fait, il y a une petite fille, maintenant, à la maison. Tu pourras jouer avec elle.

Lucy me lâcha et se mit à courir dans le hall.

- On y va ! On y va, hein, Liz ?!

- Oui, oui, promis-je. N'oublie pas ton manteau.

Je mis ma veste, pris le sac qui contenait les affaires de Lucy, remerciai une nouvelle fois Mia pour son hospitalité. Lucy m'attendait déjà dehors, surexcitée, et me criait de me dépêcher.

Avant de partir, je me retournai vers Mia.

- Mia ! Au fait, je crois que...

Les mots eurent un peu de mal à franchir mes lèvres. Mia m'encouragea du regard.

- Je suis enceinte...

Et voilàà!!

Ps : j'avance beaucoup dans l'écriture de mon nouveau roman (dont la présentation est disponible sur le blog), et il sera mis en ligne à partir du 20 septembre! Et dans la mesure du possible, les images de début de chapitre seront des petits gribouillis dessinés par les soins ;)

Merci de votre lecture!

A bientôt sur Eden's Words!

-Emma ;)