Bonjour à tous !!
Aujourd'hui, je vous présente le quatrième chapitre de mon roman. Au fait, tant que j'y pense, notre Gabou a fini son roman la semaine dernière. On a pleuré.
3 - You can't break me
Le lendemain, je décidai de sortir voir Catalen. En arrivant à l'infirmerie, elle ne me reconnut presque pas. Elle délirait. Je n'étais pas restée très longtemps. L'infirmière m'avait mise à la porte peu de temps après. J'avais l'impression qu'elle ne m'aimait pas du tout. Je sortis au grand air, et remontai les manches de ma chemise. Ces derniers temps, je me sentais seule, vraiment seule.
En retournant chez moi, je croisais un couple, qui me regarda étrangement. Ils me hélèrent. Je me retournai.
– T'es bien Ashlee O'Connor ?
Je hochai la tête silencieusement.
– Tu peux venir avec nous ?
Je hochai la tête une nouvelle fois. J'étais tellement désespérée ces jours-ci que je pouvais accepter n'importe quoi.
Les deux personnes étaient deux membres de l'unité que je ne connaissais que de vue, tous deux en noir, ayant pour noms Aislinn et Lowell. Ils m'entraînèrent dans un coin reculé de The Cross, à proximité du terrain vague.
– Tu veux boire quoi ? lança Lowell.
Je haussai les épaules.
Lowell revint parmi nous, avec une bouteille de vodka sortie d'une planque, derrière un arbre. Il passa la bouteille à Aislinn, qui en but plusieurs gorgées.
– Fait chaud. Faut bien se rafraîchir, lança-t-elle en guise de motivation.
– Pourquoi vous m'avez invitée ? demandai-je en prenant la bouteille à mon tour.
– T'es célèbre depuis hier, répondit Lowell. Depuis que t'as tenu tête au chef.
Je souris intérieurement.
– C'était pas ton ami, avant ?
– Il y a longtemps. Ce n'est plus le cas aujourd'hui.
– Pourquoi ?
– Pas envie d'en parler.
J'avalai une gorgée de vodka pure, me brûlai la gorge au passage, et en absorbai une autre juste après. L'alcool n'était plus frais, mais ça ne m'importait pas plus que ça.
– Pourquoi tu lui as tenu tête ? insista Aislinn.
– Parce qu'il allait punir ma sœur alors qu'elle était déjà suffisamment malade, et parce que ça fait des années que je rêve de le faire.
Lowell me prit la bouteille des mains.
– On raconte que vous sortiez ensemble, avant.
– Conneries.
Il me jeta un coup d'œil.
– Vous iriez bien ensemble.
Je levai les yeux lentement.
– Ne redis plus jamais ça.
Il rit.
– Tu ferais peur, miss O'Connor.
– Écoute, tu vas te mêler de tes oignons. Parce que ça, ça ne concerne que moi.
– T'énerves pas.
– T'as du feu ? demanda Aislinn.
Je secouai la tête, encore agacée. Lowell lui jeta un briquet. Aislinn alluma sa clope, tira une bouffée de fumée, et me retendit la bouteille.
– T'as pas l'air d'avoir l'habitude de boire...
Je secouai la tête.
– Première fois...
– T'as quel âge ?
– Vingt-deux.
Aislinn rit, et posa la main sur l'épaule.
– Apporte-lui quelque chose de plus fort, ça va lui faire du bien.
Lowell s'éloigna quelques secondes, et revint avec une bouteille de liquide incolore. Je pris la bouteille et en avalai plusieurs gorgées d'un coup.
– Eh ! Pas autant à la fois !
Je me mis à tousser. Je sentis l'alcool descendre le long de ma gorge. Puis une sensation de chaleur, qui m’anesthésia presque toute la gorge. J'en repris quelques gorgées juste après.
– Eh ben, elle y va, la gamine...
Je l'entendais à peine. Mes sens étaient comme dans du coton, ma tête commençait à me faire mal. Puis Aislinn reprit :
– Lowell n'a pas tort. Il paraît que tu t'entends très bien avec Calixte... Un peu trop, même.
– J'aime pas qu'on parle dans mon dos. Si t'as un truc à me dire, tu me le dis en face.
Aislinn me souffla un nuage de fumée à la figure, et rétorqua :
– Ah, tu le prends comme ça ? Eh bien, je vais te dire, ma petite. Tu vaux pas mieux que ta sœur, la pauvre folle qui se prostitue.
Ces paroles me mirent dans une colère noire. Je me levai en titubant. Aislinn fit de même, jeta son mégot par terre, et me sourit.
– Tu veux te battre ?
– Ouais.
Je sortis mon couteau.
– Tu vas regretter d'être venue au monde, grinçai-je.
Je fis mine de lui jeter mon couteau à la figure, lorsque Lowell, qui s'était levé à son tour, m'attrapa le poignet.
– Si tu t'engueules avec Aislinn, tu t'engueules aussi avec moi.
La situation avait radicalement changée. Mes sens étaient embués par l'alcool. Je lui propulsai un coup de coude dans le ventre, il recula, et me frappa au visage en retour, avant de m'arracher mon couteau des mains. Pliée en deux, je ne vis ni le coup de pied fulgurant d'Aislinn, ni le mégot de cigarette encore fumant s'écraser dans ma nuque. La lèvre en sang, je me redressai, distribuai un coup de poing à Aislinn, qui l'esquiva facilement, et me renvoya un coup de talon dans les côtes. Je grimaçai, et vit trop tard le poing de Lowell s'écraser sur mon œil.
Un autre coup de pied d'Aislinn me propulsa par terre, et j'endurai, le nez dans le sable, les autres coups qui pleuvaient, meurtrissant chaque centimètre carré de mon corps.
– T'es différente.
Une fois de plus.
Les mots peuvent blesser.
Autant que ce filet de sang que je vois onduler par terre, puis être absorbé par le sable.
Impression de déjà-vu...
Merci de votre lecture !!
A bientôt sur Eden's Words ! ;)
-Emma :)
Titre du chapitre : Thousand Foot Krutch, Down.