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Eden's words

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The Cross, chapitre 3

Publié par Emma et Gabrielle sur 4 Octobre 2014, 14:56pm

Catégories : #The Cross

Salut à tous !!

Un long chapitre (pour une fois...). Bonne lecture ! :D

3

You were never a friend to me

J'étais assise au soleil, à proximité de l'arène. J'étais seule, Cimethia était momentanément partie, et Catalen était toujours à l'infirmerie. Il faisait particulièrement chaud pour un mois de mai.

– T'as pas chaud ?

Je tournai la tête. Haussai un sourcil. J'étais vêtue, comme à mon habitude, d'un jean noir délavé, un débardeur noir, et d'une vieille chemise en flanelle rouge et noire.

– Qu'est-ce que tu fous ici ?

Calixte me dévisageait, les bras croisés Il était torse nu, et ses yeux étaient barbouillés de noir. Son visage ne traduisait pas d'émotion.

– T'as le droit de me parler avec plus de respect, lâcha-t-il.

Je détournai la tête.

– Tu peux toujours aller te faire voir.

Sans le voir, je le sentis marcher, et s'asseoir dos à dos, contre moi.

– Je voulais te demander pardon.

J'émis un rire aigre.

– Pardon pour quoi ? Arrête de te foutre de moi, c'est pas ton petit mot qui va me faire oublier ces dix dernières années.

Je me levai brusquement, et partit en marchant vite.

– Ash, attends...

Je ne me retournai pas, et partit me réfugier dans la petite maison que je partageais avec Cimethia et Catalen.

– Tu n'as plus le droit de m'appeler comme cela.

* * *

ASHLEE !

Je me retournai lentement.

– Qu'il y a-t-il, Cimethia ?

Mon amie se tenait dans l'embrasure de la porte.

– Calixte...

Je me levai, fit un pas vers elle et lui empoignait les épaules.

– Que se passe-t-il ?

– Ta sœur... Suis-moi !

J'hésitai un millième de secondes, prit mon couteau avec moi, et suivit Cimethia dehors. Elle me conduisit vers la petite arène de sable. Un attroupement de personnes s'y tenait.

Au milieu, il y avait Calixte. Il était encore une fois torse nu, ce qui mettait en évidence ses multiples tatouages. Il parlait d'une voix forte.

– Moi, leader de The Cross...

Je me frayai un passage au milieu de la foule. Cimethia me suivait de près, en bredouillant des mots inintelligibles, noyés par ses larmes et le bruit.

– Amenez-la.

Une autre personne apparut. Ses multiples mèches tressées de perles retombaient sur ses épaules, une mèche de cheveux noirs cachait son visage. Elle était inconsciente.

– Cat... Catalen !

Je restai figée un instant. Oui, Catalen allait probablement être punie pour cette histoire de prostitution, mais elle n'avait pas fini sa convalescence, et elle n'était pas du tout remise de ses blessures.

– Cimethia, reste là.

Mon amie me regarda en fronçant les sourcils.

– Tu te prends suffisamment la tête avec Calixte comme cela.

– Ash, ne fais pas ça, arrête...

Je ne l'écoutais déjà plus. La tête bouillonnante d'une colère noire, je me ruai au centre de l'arène, et m'interposai entre Calixte et Catalen.

– Arrête ça tout de suite !

Calixte stoppa son geste en plein élan.

– Ash, qu'est-ce que tu fiches ici ?

Je sortis lentement mon couteau de ma ceinture, tout en murmurant :

– J'ai plusieurs choses à te dire, mon cher Calixte ! Premièrement ! Tu n'as jamais eu le droit de me donner ce surnom ! Deuxièmement ! Tu n'as en aucun droit de frapper ma sœur, elle est blessée, elle pourrait en mourir !

Je pris une inspiration, et tentai de me canaliser.

– Troisièmement, murmurai-je. Je ne te pardonnerai jamais. Je te hais, Cal.

Physiquement, aucune réaction n'était percevable sur le visage de Calixte, mais je le connais suffisamment pour savoir, qu'au fond de ses yeux, une étincelle venait de s'éteindre.

– Ash, ne m'oblige pas...

Je le vis esquisser un geste en ma direction. Aussitôt, le couteau jaillit entre mes mains, pointé sur sa gorge. Il eut l'air surpris un millième de seconde.

– Ne me touche pas. Et lâche Catalen.

Ma voix était dure comme le roc.

– Ashlee, calme-toi, on peut discuter, si tu veux...

Je fronçai un sourcil.

– Tu sais quoi ? Je préférerai crever.

Il me regarda fixement, leva un peu le bras.

– Je suis désarmé.

– Et tu crois que j'en ai quelque chose à faire ?! Si tu ne lâches pas Catalen, je ne vais sûrement pas me gêner pour m'en servir ! Et plus l'honneur, je crois que tu ne sais même plus ce que ça veut dire, j'en ai rien à foutre de t'attaquer alors que tu es désarmé, pas plus que tu en avais à foutre de me regarder souffrir pendant dix ans !

– Tu es blessante, Ashlee.

Ces mots m'emplirent d'une colère noire.

– Ah oui ?! C'est donc ça ?! Je suis blessante ! Et toi, peut-être que non ? Tu nous a brisé le cœur, tu t'es servi de nous pendant dix ans, peut-être que ce n'est pas blessant, ça ?!

– Tu ne me laisse pas le choix, Ashlee, tout peut encore s'arranger, calme-toi, je t'en prie...

– Non, Calixte. Rien ne peut plus s'arranger, et tu peux toujours me prier autant que tu veux, je ne réagirai pas plus que toi !

Sa bouche se déforma imperceptiblement.

– Tu m'y oblige.

Son geste fut si rapide qu'il en fut flou. Il me saisit le bras qui tenait mon couteau, me le retourna dans le dos, et donna un petit coup de pied sur ma cheville droite, ce qui me déséquilibra. Je tombai, et m'éraflai les genoux sur le sable caillouteux.

– Je lâche ta sœur pour le moment, mais n'espère pas t'en tirer comme cela.

Il lâcha mon poignet.

– Si tu veux parler, je suis disponible chez moi.

– Rêve toujours, articulai-je.

Je me relevai, et aidai Catalen, consciente, à se relever.

Je la soutins jusqu'à l'infirmerie, et la laissai aux soins de l'infirmière. Puis, je retournai me réfugier chez moi.

Il faisait assez sombre dans ma chambre. Je m'assis en tailleur contre le mur. Une boule était présente dans ma gorge depuis déjà quelques minutes. Je serrai de toutes mes forces la garde du couteau que j'avais récupéré avant de partir.

Comment expliquer tout cela ?

Le retournement de situation de Calixte, ses fiançailles avec ma meilleure amie, l'affaire de Catalen, ma réaction haineuse...

Je ne sais pas quoi en penser.

– Ash ?

Je levai les yeux.

Cimethia était entrée dans la chambre.

– Il fait sombre ici, dit-elle en refermant la porte. Je peux ouvrir un peu les volets ? Un peu d'air frais te fera du bien.

– A chaque fois que j'ai tenté de prendre l'air ces derniers temps, j'en ai récolté que des emmerdes, grommelai-je.

Cimethia ne répondit rien, et s'assit à côté de moi, dos contre le mur.

– J'ai un truc à t'avouer, mais je sais pas si tu as vraiment envie de l'entendre.

– Avec tout ce que j'ai pu te dire que tu n'avais pas envie t'entendre, je crois que je peux te laisser parler.

Cimethia sourit.

– Bon... Je voudrais casser avec Calixte.

Je la regardai, intriguée.

– Ah ? Je croyais que tu l'aimais encore plus qu'avant.

– Moi je l'aime encore un peu. Mais lui non. Ça se voit. En fait, je l'aime de moins en moins, il devient ce que je n'ai pas envie qu'il devienne, j'ai l'impression d'être amoureuse d'une personne différente.

Je soupirai.

– Et tu lui a dit ?

– J'ai peur de sa réaction.

Je soupirai de nouveau.

– Ça peut se comprendre. Tu veux que j'aille lui parler ?

– Ça va pas bien, non ? Après tout ce que tu lui a dit tout à l'heure ?

Mes lèvres s'étirèrent en un sourire carnassier.

– Justement, c'est l'occasion de mettre les choses à plat. Va y avoir de l'action.

Cimethia rit doucement.

– Et après ?

– Eh bien, après, Calixte n'a pas intérêt à te chercher, sinon, ben il va me trouver.

Cimethia éclata de rire.

– Tu me ferais presque peur. Tu n'aurais pas envie de me parler de quelque chose d'autre ?

Je fermai les yeux.

– En fait, j'aimerais quitter The Cross.

Cimethia me regarda avec de grands yeux.

– Tu n'y penses pas ? The Cross est notre foyer. Et si on te retrouve, tu encours la peine de mort...

– C'est bien ça, le problème... Tu as vu ? Tu te fais punir lorsque tu t'éloignes, tu te fais tuer si tu cherches à partir, je n'en peux plus, je veux être libre.

Cimethia haussa les épaules.

– C'est comme ça partout.

– Non, justement... The Cross devient mauvaise, à l'extérieur, tu peux faire ce que tu veux... Dis-moi, Cimethia, si je décidais de partir, est-ce que tu partirais aussi ?

Mon amie baissa la tête.

– Je ne pense pas.

Choquée, je fronçai les sourcils.

– Pourtant, tu es celle qui écope le plus, parmi nous.

– Oui, il paraît que Calixte me punit deux fois plus pour la même faute qu'un autre.

– C'est monstrueux.

– Oui, en attendant, je veux que tu me promettes de ne pas partir sans m'avoir dit au revoir, et que tu ne partes pas sans une véritable raison. Ta vie n'est pas en danger. Si tu pars, tu ne pourras pas revenir en arrière, et à l'extérieur, tes différences seront d'autant plus marquées.

Je soupirais.

– Ouais.

– T u promets ?

– Ouais, ouais.

– Ash, tu promets ?

Je levai la tête.

– Oui, je promets.

Cimethia sourit, et se leva.

– Je vais aller parler à Calixte. Tu m'accompagnes ?

– Ouais.

Je me levai à mon tour, refermai les volets, et récupérai mon couteau que j'attachai une fois de plus à ma ceinture.

– Tu n'as pas l'intention de t'en servir ?

Je baissai les yeux.

– Si j'en ressent la nécessité, si.

– Mais, Calixte a été ton meilleur ami. Tu n'oserais pas le tuer ?

– Cimethia, cette époque est révolue. Calixte n'est plus mon ami.

Elle n'ajouta rien, et nous sortîmes.

Dehors, la chaleur était accablante. Nous nous rendîmes à la maison de Calixte.

– Je rentre en premier, lâchai-je.

J'entrais après avoir frappé, sans vraiment attendre sa permission de rentrer.

– Tu pourrais attendre ma réponse, Cimethia, râla Calixte, assit dans un fauteuil en nous tournant le dos.

– C'est pas Cimethia.

Calixte se retourna, et lâcha :

– T'es calmée ?

Je lui jetai un regard noir.

– T'aimes pas que je te dises ça, je sais, dit Calixte en se retournant. Tu admets la réalité ?

– Je viens pas pour moi. Je serais jamais venue pour moi.

– Ouais, c'est sûr que c'est pas ton genre.

– Je viens pour Cimethia.

Calixte soupira.

– Qu'est-ce qu'elle a fait, encore, cette conne ?

– La prochaine fois que tu l'appelles comme ça, je te jure que je te bute. Accessoirement, elle est derrière moi.

Calixte marqua une petite pause.

– Désolé, chérie !

– C'est sérieux, Calixte. Cimethia n'en peut plus.

Mon amie me toucha le bras, et lança à ma place :

– C'est fini, Cal.

Calixte ne réagit pas.

– J'en ai marre que tu te serves de moi.

Calixte se leva lentement. Il se retourna, le regard noir dépourvu d'émotion positive, et avança vers nous. Avant qu'elle n'ait eu le temps de faire quoi que ce soit, il lui saisit le poignet et le serra.

– Tu me fais mal, arrête...

– Répète ? Je me sers de toi ?

– Parfaitement, que tu te sers d'elle, dis-je en sortant mon couteau pour la seconde fois de la journée.

– Mêles-toi de ce qui te regarde, Ash.

– Je te le répète, Calixte. C'est fini. De toute façon, tu ne m'aimes pas.

Les lèvres de Calixte s'étirèrent. On aurait presque pu parler d'un sourire. Cynique.

– Bon, je vais être franc. C'est juste, je ne t'aime pas.

Cimethia le savait, et pourtant, elle eut l'air choquée.

– Alors pourquoi ? murmura-t-elle.

– Par bonté. Rappelle-moi qui t'a fait monter jusqu'à la place de première dame ? Et peut-être aussi pour faire plaisir au Conseil.

– La bonté a quitté ton corps il y a dix ans, grommelai-je.

Calixte m'ignora royalement.

– Si je dois endurer toutes ces souffrances pour être populaire, alors je préfère encore me casser.

– Écoute, si tu veux te casser, je ne te retiens pas.

Je jetai un regard noir à Calixte, et entraînai Cimethia vers la sortie. Je la regardai. Ses yeux étaient embués de larmes.

– Cimethia, sors, et va chez moi, je te rejoins dans quinze minutes.

Elle me regarda, et sortit.

Lorsqu'elle fut partie, je claquai la porte, et me retournai vers Calixte.

– Tu as fait pleurer ma meilleure amie, et ça, tu vas le payer.

– Elle l'a cherché, et franchement, je n'ai pas envie de me battre avec toi.

Je ne sus pas quoi répondre dans l'immédiat.

– J'aimerais te poser une question, Ashlee.

Je soupirai, et haussai les épaules.

– Tu me promets d'y répondre honnêtement ?

– C'est drôle, j'ai l'impression de parler à un ami, ironisai-je.

– Est-ce que tu me détestes vraiment ?

Je papillonnai des yeux. A vrai dire, je m'attendais à tout, sauf à ça.

Et la réponse ?

Oui, en effet, le Calixte d'aujourd'hui, je le déteste. Mais celui d'avant ?

– Je ne sais pas.

Il approcha sa main et m'effleura le bras.

Je me dégageai tout de suite.

Ce qui était incroyable avec Calixte, c'était sa capacité à manipuler les esprits. Il pouvait très bien vous énerver à vous donner des envies de meurtre, et la minute d'après, vous attendrir à un point inimaginable. Et c'était exactement ce qu'il faisait à ce moment-là. J'en avais tout à fait conscience... Et je ne pouvais rien y faire.

– Tu n'as pas vraiment répondu à ma question.

– Et toi ? Est-ce que tu me détestes ? Est-ce que tu apprécies ça, de me regarder endurer depuis des années sans réagir ?

– Tu es rancunière.

Tu n'as jamais connu la souffrance ! criai-je. Un jour, peut-être que tu comprendras.

– Arrête de répondre à mes questions par des questions.

– Je te signales que tu n'as pas répondu à la mienne.

– Je ne suis pas sûr que tu ais envie d'entendre la réponse.

Là, il avait vu juste. Je n'en avais pas la moindre envie.

– Tu ne peux pas partir de chez moi comme d'habitude, Ash. Il faudrait que tu regardes le doute en face, au lieu de toujours fuir.

– Calixte, je voudrais te dire un truc.

– Je t'écoute, répondit-il, l'air surpris.

– J'aimerais quitter The Cross.

– A cause de moi ? Tu n'y penses pas, j'espère.

– J'y penses très fort. Si je le fais, tu vas me tuer, pas vrai ?

Calixte soupira.

– Si tu restes, j’essaierai de faire un effort.

– Tu ne souhaites pas ma mort ? demandai-je en haussant un sourcil, faussement amusée.

– Je ne sais pas. Je n'ai oublié... avant.

Ces paroles me troublèrent profondément. Comment pouvait-il dire cela ? Après tout ce temps ?

– Calixte, je n'ai pas oublié que je suis venue ici pour...

– J'ai compris. On oublie, je fous la paix à Cimethia.

Je clignais des yeux. Ce n'était pas dans la nature de Calixte d'abandonner aussi facilement.

– Tu peux sortir.

Je lui jetai un dernier regard, tournai les talons, et lorsque j'attrapai la poignée de la porte, il posa sa main sur mon épaule. Je me retournai en fronçant les sourcils. J'étais étrangement calme.

Il ouvrit la bouche, la referma.

– Reste.

Il me lâcha, et je quittai la maison, le cœur rempli de questions.

Merci de votre lecture ! Je pense que vous avez noté le changement dans mon style d'écriture... Gabou a dit que je mettais top de gros mots quand elle a lu pour la première fois... Enfin bon, je me calme un peu. Pour ceux que ça intéresse, j'en suis à écrire le chapitre 32 ^^ Bon vous voyez, y'a de la marge ! :P

Allez, à la semaine prochaine !

-Emma

Titre du chapitre : Therapy, All Time Low.

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