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Eden's words

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Renouveau

Publié par Emma et Gabrielle sur 6 Août 2014, 18:08pm

Catégories : #Nouvelles

Bonjour à tous! Voilà une nouvelle que j'ai écrite il y a peu de temps ;) J'avoue que mon style ne change pas vraiment mais j'essaie de m'améliorer hein ^^ Dites moi par commentaire ce que vous en pensez et donnez-moi des idées de nouvelles à écrire et je pourrai vous les publier un de ces jours ;) A bientôt!

Gabrielle

~~

Il est seul.

Il marche.

Elle est là, au détour d’un chemin, attendant quelque chose.

Il s’approche.

Il la regarde de ses yeux humains et curieux. Il regarde ses yeux vides, interrogateurs, qui posent une question qu’elle-même ne connait pas.

-Bonjour, lui dit-il. Vous êtes perdue ?

Petit hochement de tête.

Yeux fixes et agrandis par l’étonnement.

Froncement de sourcils.

A nouveau ce hochement de tête.

-Et vous êtes… ?

Pas de réponse.

L’homme se tait, la regarde à nouveau puis la prend par la main. Il l’entraine à travers le parc où il l’a trouvée, sa main toujours dans la sienne.

Ils parcourent le chemin bordé d’arbres, dont les feuilles bruissent doucement dans l’après-midi.

-J’aime me trouver ici lorsque j’ai des problèmes. Le son des feuilles des arbres me fait du bien. Il me détend. Quand la vie est trop compliquée, ce son monotone m’enivre. Je me sens léger et alors je sais que la vie vaut la peine d’être vécue.

Il la regarde en souriant mais elle ne le voit pas. Ses yeux restent fixés sur une chose qu’un œil humain ne saurait percevoir.

Alors l’homme se tait à nouveau.

Ils continuent leur progression pendant très longtemps. Et ils marchent sur le sentier. Personne ne vient.

Ils sont seuls.

Ils traversent bientôt un ruisseau, enjambé par un pont de pierre. Ils s’arrêtent sur la balustrade et admirent en silence le bouillonnement de l’eau et ses circonvolutions sinueuses qui commencent à se teinter de doré.

- Tu vois, ici, je m’arrête bien souvent quand j’ai besoin de prendre l’air ou que la vie m’ennuie. Je me penche sur l’eau, je me passionne pour ses vaguelettes et je me perds dans son regard. J’aime cette sensation d’échange sans avoir besoin d’ouvrir la bouche.

Elle dodeline de la tête.

Une esquisse de sourire apparait sur son visage, fugace.

Il l’entraîne à nouveau. Ils arrivent sur une plaine de jeu où des enfants courent. Leurs cris étouffés parviennent diffusément à leurs oreilles. Les balançoires colorées s’agitent dans le vent, les crissements des toboggans résonnent dans l’air du soir.

Ils s’asseyent sur un banc de bois.

-Là, je regarde ces enfants jouer de temps en temps. Des enfants que je n’ai jamais eu, des enfants que je n’aurai sans doute jamais. Ils me rappellent ma famille. Très lointaine. Je m’en suis beaucoup éloigné, tu vois. Et ça me fait mal. Le temps passe… Et j’aimerai tant retourner en arrière.

Un sourire douloureux.

Elle ferme les yeux.

L’homme se lève et elle le suit.

Leur progression les mène vers une colline surélevée, où le vent balaie l’herbe torturée. Ils arrivent en haut, et leurs yeux se ferment d’eux-mêmes.

Un coucher de soleil.

Eblouissant.

-Quand je vois cela, je ne peux m’empêcher de penser à un nouveau départ. Une page qui se tourne. Pas, comme on pourrait le penser, à la fin d’un cycle ou d’une chose. Plutôt à un renouveau. J’aime la nuit.

Ils regardent en silence le soleil ardent se coucher jusqu’à ce que la nuit l’emporte, les arbres balayés par le vent du soir, l’eau coulant à côté d’eux, la terre sous leurs pas. Lorsque tout fut noir, l’homme se tourne vers elle. Son regard à elle semble enfin s’accrocher à quelque chose, revenir à la vie. Les yeux dans les siens, elle parvient à articuler doucement :

-Merci.

L’homme ferme les yeux, savoure un instant ce son, le contact presque réel de ce simple mot.

Lorsqu’il les rouvre, elle n’est plus là.

Peut-être n’avait-elle été que le fruit de son imagination. Mais quelque chose avait changé en lui, à partir de ce soir-là. Les choses retrouvaient leur sens originel, tout semblait limpide désormais. Pourquoi ? Le fait de ressasser son ennui, sa lassitude ? Avoir compris l’inutilité de se morfondre ? Peut-être.

-Un nouveau départ… souffla-t-il la nuit.

Il admira encore une fois le parc derrière lui et partit en avant.

-Adieu, ancienne vie ! laissa-t-il échapper.

Un souffle dans la nuit sembla murmurer :

-Et merci encore !

Renouveau
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