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Eden's words

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Chapitre 27

Publié par Emma et Gabrielle sur 15 Juin 2014, 20:50pm

Catégories : #Exclude(a)d

Bonjour bonjour :) Le chapitre 27 de mon roman! Bonnes vacances à tous!

~~

-Epauline… Epauline… Epauline !!!

Elle ouvrit les yeux brusquement. Quoi ? Ces draps étaient tellement confortables… Elle devait être morte. Emeline était penchée sur elle. De larmes de soulagement coulaient sur ses joues.

-J’ai eu peur, souffla-t-elle. Peur que tu sois morte.

Epauline était définitivement réveillée. Finalement, elle était en vie. Etrange.

-Que s’est-t-il passé ? demanda-t-elle avec angoisse.

-Nous avons gagné, dit Emeline, un sourire rayonnant illuminant son visage. L’armée Saïris est en déroute. Nous avons réussi à les faire fuir !

Epauline sourit. Enfin une bonne nouvelle.

-Tu as vu Evon ? Les autres ?

Emeline se rembrunit.

-Ces lâches ont eu trop peur pour revenir. Ma colère envers eux n’en est que décuplée. Ils vont payer. Tous.

Epauline hocha la tête. Elle était d’accord. Elle pensa soudain à autre chose.

-Jo ! cria-t-elle.

Emeline sursauta.

-Ça ne va pas ? Tu m’as fait peur !

-Désolée, dit précipitamment Epauline. Comment va-t-il ?

-Il est juste à côté de toi, vous êtes à l’infirmerie.

Epauline tourna la tête. Jo était étendu sur un lit de draps blancs et propres, semblant reposer dans un sommeil paisible. Son visage était détendu, ses yeux fermés. Un bandage entourait son flanc. Ses mains étaient lavées du sang qui avait pu les salir de sa malveillance nécessaire. Emeline posa sur lui un regard pensif, se mordait la lèvre inférieure.

-Le pauvre. Il a reçu un coup presque mortel. Nous ne sommes pas arrivées trop tard pour le sauver, heureusement.

-Et moi, murmura Epauline d’une voix cassée. Pourquoi ne suis-je pas morte ? Quelqu’un m’a assommée, mais je ne me souviens pas d’avoir vu qui. Un homme s’apprêtait à me tuer, mais je…

Assaillie par une émotion singulière, sa voix dérailla.

-Je ne sais pas, avoua Emeline. On t’a juste trouvée par terre, une grosse bosse sur le sommet de ton crâne. Mais quant à savoir pourquoi le Saïris qui t’as fait ça ne t’as pas tué, je ne puis pas t’éclairer. On n’en sait pas plus que toi.

Epauline détourna les yeux du visage de Jo, pour jeter un œil au plafond. Parfait, lumineux, propre, elle était effectivement sans une infirmerie. Les murs étaient constitués de la même matière blanche qui faisait penser à de la chaux. Aucune fissure. Emeline observa attentivement Epauline.

-Ça va ? demanda-t-elle.

-Génial, lâcha Epauline. J’ai juste la tête grosse comme ça.

Elle accompagna ses paroles d’un geste. Emeline sourit, chercha quelque chose dans le placard qui jouxtait le lit, ouvrit un flacon et récupéra une pilule à l’intérieur.

-Tiens, ça ira mieux après. J’ai laissé un verre d’eau sur ta table de nuit.

-Merci, fit Epauline avec reconnaissance.

Elle jeta un nouveau coup d’œil à Jo. Il n’avait pas bougé. Elle soupira. Emeline lui sourit. -Tu devrais lui dire, dit-elle d’un air énigmatique.

-Lui dire quoi ? s’étonna Epauline.

-Oh, tu le sais très bien. Bon, je vais vous laisser, tous les deux. A tout à l’heure !

Elle sortit de la pièce, et Epauline resta songeuse. Jo lui avait un jour dit : « Observe et réfléchis, agis ensuite. » Pourquoi ces paroles lui revinrent, elle n’en savait rien. Un signe, une importance, peut-être.

-J’en ai marre, lâcha-t-elle avec hargne.

Son poing se leva pour frapper le cadre du lit, mais retomba finalement avec douceur, après un moment d’hésitation, sur le matelas. La vie était trop compliquée. Sa tête aussi, et le coup qu’elle avait reçu n’améliorait pas la situation.

Marica avait quitté Egan pour rejoindre la chef de troupe. C’était le soir. Seule une lueur qui émergeait d’on ne savait où baignait la scène d’un halo blanchâtre et d’une ambiance presque irréelle. Tout le monde était fatigué. La plupart des petits dormaient dans des chariots que les plus anciens tiraient. Marica était la seule de son âge encore debout. Elle était rongée par le remord, habitée par une force, et d’une détermination qui lui coûtait actuellement d’énormes courbatures, et des crampes, parfois. La fatigue l’envahissait. Mais elle arrivait bientôt au niveau du chef, et il fallait qu’elle lui parle. Trop inquiète pour dormir, aussi épuisée qu’elle soit. Elle l’aperçut bientôt, au détour d’un chemin couvert de neige blanche, menant toute la troupe qui le suivait en silence, sans protester. Une colline ponctuait ce chemin d’une horrible sensation de lassitude. Le zéphyr hurlait entre les rochers qui les entouraient de part en part.

-Monsieur ! Hé ! Monsieur ! cria-t-elle.

L’homme se retourna, inquisiteur. Les gens derrière lui s’arrêtèrent, exténués, la tête ailleurs, l’esprit vagabondant en d’autres endroits plus chauds et accueillants. Certains s’assirent. Lui, au contraire, paraissait frais et dispos, les sens aux aguets et alertes. Il resta alors debout, attendant que la jeune fille le rejoigne, courant dans la neige, les mains réfugiées sous son manteau de laine, les joues rouges et essoufflée. Elle s’arrêta près de lui, et posa sa question :

-Comment allons-nous savoir que nous pouvons… revenir ?

L’homme parut gêné. Ses épaules droites flanchèrent, il parut s’affaler un peu plus et perdre de son assurance.

-Je… Personne ne t’a expliqué le fonctionnement ? On n’est pas censé savoir quand revenir. Pour la simple et bonne raison que nous n’allons PAS revenir. C’est une règle élémentaire de sécurité. L’ennemi sait où on se trouve, on dégage le terrain.

-Et les autres ? demanda Marica, prise de court.

L’homme secoua la tête.

-Ils ne savent pas où nous allons. S’ils se faisaient interroger, ce serait trop dangereux… Marica sursauta.

-Mais… Cela signifie que… On ne les…

-Nous ne les reverrons plus, reprit l’homme avec calme. Il fallait faire tes adieux avant, petite.

Le manque de tact de l’homme fit flancher Marica. Elle manqua tomber, se rattrapa sur le bord du mur de roches à côté d’elle, frappé par le vent et les intempéries.

-Je ne leur ai pas dit au revoir, chuchota-t-elle.

-Pardon ? demanda l’homme qui n’avait pas entendu.

-Je ne leur ai pas dit au revoir ! cria-t-elle avec force. Et je ne les reverrai jamais ! Jamais… Elle sortit ses mains de leur abri improvisé et se prit la tête à l’intérieur. Et elle pleura, pleura sans pouvoir s’arrêter. Sa raison vacilla. Ses certitudes s’effondraient… Elle avait tout perdu.

Chapitre 27
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